Des capricornes pour la galerie

En octobre 2003, un représentant de l'Agence française de rénovation (AFR), domiciliée à Couëron (44), rend visite aux époux J., de la région nantaise. Il leur propose un diagnostic gratuit de l'état de leur maison et, après un examen rapide, finit par les persuader de traiter leur charpente devant l'infection par les capricornes. Un bon de commande pour une «pulvérisation totale de la charpente et du solivage» est signé dans la foulée. Et les travaux sont réalisés et payés (1260 euros) le même jour. Mais ce n'est qu'au bout de dix jours que la facture sera adressée après plusieurs demandes insistantes de M. J. Quelques temps plus tard, les époux J. ne sont pas vraiment convaincus de l'efficacité de la prestation et confient leurs doutes à l'UFC-Que Choisir de Nantes. «Le bon de commande étant conforme, les prix étant libres, nous avons recommandé à M. et Mme J. de faire réaliser une expertise», raconte Hervé Le Borgne, président de l'association locale. Le conseil s'est révélé plutôt judicieux car l'expert a constaté l'absence totale d'infection dans la charpente et conclu que le diagnostic était erroné et les travaux inutiles. Après une mise en demeure infructueuse, l'UFC-Que Choisir de Nantes aide les époux J. à engager une procédure devant le tribunal d'instance. «L'état parasitaire dressé par AFR (infection supposée par des capricornes) n'explique pas son diagnostic», note le juge en janvier 2005. AFR, qui n'avait pas jugé utile d'assister à l'expertise, n'a fait valoir aucun argument technique contredisant les observations de l'expert. En conséquence, étant donné que M. J. avait donné son consentement sur la base d'un diagnostic erroné, AFR a été condamnée à restituer au client trompé les 1260 euros versés lors des travaux, augmentés de 300 euros pour frais, notamment d'expertise.