Élisabeth Chesnais
Un achat pas si banal
À première vue, rien de plus ordinaire que d’acheter un déodorant. Pourtant, notre nouveau test de 22 sprays et roll-on devrait vous inciter à y regarder à deux fois avant d’acheter, plutôt que de se contenter des slogans publicitaires et des promesses affichées sur les produits. Explications.
L’hésitation devrait commencer au premier regard posé sur le rayon. Déodorants ou antitranspirants, tous ces aérosols et roll-on qui vous font de l’œil ? « Ah bon, c’est pas pareil ? » Parions que beaucoup d’entre vous vont se faire la remarque, tant le mot déodorant fait partie du langage courant. Eh bien non, ce n’est pas la même chose. Les antitranspirants sont tous à base de sels d’aluminium alors que les déodorants n’en contiennent pas. Les premiers bloquent la production de sueur, au moins en partie, tandis que les seconds masquent seulement les odeurs.
Le problème, c’est qu’on ne sait pas toujours ce qu’on achète, même en regardant l’emballage. « Déodorant à bille », affiche par exemple le Roc Keops exclusivement vendu en pharmacie et parapharmacie. En réalité, il s’agit d’un antitranspirant à base d’aluminium chlorohydrate, autrement dit de sels d’aluminium. L’ennui, c’est qu’il faut consulter la liste des ingrédients pour le savoir. « Formule révolutionnaire motionsense system », « 0 % alcool », certifie de son côté le spray Rexona coton ultra dry. Mais pour découvrir que cette « formule révolutionnaire » est à base de sels d’aluminium, il faut consulter la liste des ingrédients. Et puis il y a les mentions rassurantes. « 0 % alcool, parabens et antitranspirant synthétique », annonce le spray Monsavon au lait Pierre d’Alun. Or l’antitranspirant naturel contient, lui aussi, des sels d’aluminium, au moins en petite quantité.
Quant aux promesses, nos tests montrent qu’elles ne sont pas toujours tenues. « Anti traces blanches », assure le spray Sanex Dermo. Pourtant, il a laissé des traces sur les tissus lors du test labo de Que Choisir.
On pourrait aussi parler des « 48 h de protection », une surenchère marketing ridicule. Un bon déo doit protéger pour la journée, ni plus ni moins, donc même pas 24 heures. Elle n’est pas là pour ça mais cette mention « 48 h » présente un intérêt pour qui veut éviter les sels d’aluminium. Elle permet en effet de reconnaître les produits qui en ont. Sauf exception, seuls les antitranspirants la portent !