Élisabeth Chesnais
Bien choisir son déo
Entre la surenchère sur les durées de protection, les formats en spray ou à bille, les mini et les compressés, les promesses multiples sur l’efficacité et l’absence de substances nocives, il n’est pas si facile de choisir le bon déodorant en rayon. Nos conseils.
→ Test Que Choisir : Comparatif Déodorants et antitranspirants
Déodorant ou antitranspirant ?
Le matin, vous utilisez quoi, un déo ou un antitranspirant ? La question peut paraître baroque tant le mot « déodorant » est passé dans le langage courant pour désigner tout ce qu’on se met sous les aisselles.
En réalité, déodorant et antitranspirant relèvent de deux catégories bien distinctes, tant par la composition que par le mode d’action.
Antitranspirant
Les antitranspirants utilisent des sels d’aluminium pour resserrer les pores de la peau. Ce mécanisme bloque, au moins en partie, la transpiration, ce qui empêche la formation des odeurs de sueur. Un produit peut se dire « antitranspirant » s’il réduit la sécrétion de sueur d’au moins 20 % sur la moitié des utilisateurs.
Déodorant
Les déodorants ne bloquent pas la production de sueur, ils ont pour seule fonction d’en masquer l’odeur. Du coup, ils ne contiennent pas de sels d’aluminium. Les déodorants peuvent agir sur les bactéries qui provoquent l’odeur de transpiration, ou miser sur l’absorption des odeurs, ou encore combiner ces deux modes d’action.
Et la pierre d’alun, dans tout ça ?
La pierre d’alun est un sulfate de potassium quand elle est naturelle, d’ammonium et d’aluminium quand elle est synthétique. Elle est étiquetée « potassium alum » quand elle est naturelle, « ammonium alum » quand elle est synthétique. Elle est vendue comme déodorant et non comme antitranspirant. La mention « sans antitranspirant synthétique » qui figure parfois signifie que la pierre d’alun est naturelle. Mais, synthétique ou naturelle, elle contient toujours des sels d’aluminium, au moins en petite quantité.
Spray ou format à bille ?
La présentation sous forme de spray cumule les risques.
Il y a d’une part le risque d’inflammabilité. Les gaz propulseurs des sprays sont des hydrocarbures, butane, propane ou isobutane. Ils sont très facilement inflammables. On aurait tort de juger ce risque purement théorique même si, heureusement, les accidents sont rares.
Le second problème, lui, n’a rien de potentiel, il est même quotidien. Chaque fois qu’on le vaporise, le spray projette un nuage de minuscules gouttelettes qui se déposent sur la peau mais se diffusent aussi dans l’air de la pièce. Tous les matins, on inhale ce cocktail de substances qu’il vaudrait mieux ne pas respirer au vu de la composition des produits. Les déodorants et les antitranspirants en spray émettent tous des composés organiques volatils en quantité. Ils proviennent à la fois du produit lui-même et des gaz propulseurs.
La formulation à bille, souvent appelée « roll-on » sur les emballages, est objectivement mille fois préférable.
Compressé ou mini ?
Détenteur des marques de déodorants Axe, Dove, Monsavon, Rexona et Williams, le groupe Unilever a lancé le déo compressé avec ce slogan : « Autant d’utilisations avec moins d’emballage ». D’après notre test qui a comparé deux références compressées à leur format standard, cette nouveauté d’Unilever n’a rien d’une supercherie. Elle minimise le format en réduisant la quantité de gaz propulseur mais permet grosso modo autant d’utilisations.
En réponse au compressé d’Unilever, le fabricant allemand Beiersdorf a lancé ses déodorants Nivea « Pocket ». Ce concept n’a rien à voir, il s’agit seulement d’un mini-format avec une mini-quantité de produit.
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