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Location de voiture

L’ultimatum de Bruxelles

Dans un article sur la location de voitures publié fin juin, Que Choisir dénonçait les écarts de prix pouvant exister sur les sites Internet des loueurs selon le pays de résidence. Mi-août, la Commission européenne a communiqué à son tour sur le sujet. Elle a demandé aux loueurs de renoncer à ces pratiques discriminatoires avant la fin de ce mois.

Des écarts de prix de plusieurs dizaines voire centaine d’euros pour un même type de véhicule selon que l’on se connecte sur le site Internet français du loueur ou à l’une de ses versions étrangères, par exemple en Belgique : c’est le constat dressé, fin juin, par Que Choisir dans une enquête sur la location de voitures. Et, à ce jeu, les tarifs pratiqués dans l’Hexagone étaient souvent les moins avantageux.

Ainsi, pour un véhicule de type Picasso C4 réservé pour une semaine de juillet, il en coûtait 1 139 € sur le site www.avis.fr contre 824,53 € sur les sites étrangers de cette même enseigne. Autre différence notable : dans la première configuration, le kilométrage était limité à 1 750 km (les kilomètres supplémentaires étant facturés en sus), illimité dans la seconde. Aucun des loueurs contactés par Que Choisir n’avait alors daigné répondre pour expliquer de telles différences de traitement.

Alertée par des plaintes de consommateurs, la Commission européenne s’est à son tour saisie de la question. Fin juillet, elle adressait un courrier aux grandes entreprises de location (Avis, Hertz, Europcar, Sixt…) leur demandant de cesser ces pratiques contraires aux dispositions de la directive sur les services. Ce texte prohibe les discriminations tarifaires fondées sur la nationalité ou le lieu de résidence (elles sont en revanche admises dans le cas de la vente de biens).

Réponses insatisfaisantes des loueurs

Mi-août, la Commission décidait de rendre public le contenu du courrier adressé aux grandes enseignes. Europcar, Avis et Hertz ayant apporté des réponses insatisfaisantes, Bruxelles leur a laissé jusqu’à la fin du mois d’août pour se mettre en conformité.

L’injonction n’a toutefois pas de valeur juridique. Mais si les loueurs ne se mettaient pas en règle, en France, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) pourrait se saisir du dossier et examiner les suites à donner.

En attendant, et comme toujours après les vacances d’été, de nombreuses plaintes liées à la location de voitures parviennent à Que Choisir. Ce ne sont pas tant les tarifs qui en sont la cause, mais essentiellement les débits injustifiés liés à de prétendus dommages causés au véhicule, à des options « imposées » (par exemple, plein d’essence prépayé) ou à des tâches administratives (par exemple, frais de traitement de PV).

Arnaud de Blauwe

Arnaud de Blauwe

Rédacteur en chef

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