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NanoparticulesElles envahissent incognito les cosmétiques scintillants

FM

par Fabienne Maleysson

Une association spécialisée a mené des analyses qui montrent que les nanoparticules, potentiellement dangereuses pour la santé, sont largement présentes en toute illégalité dans les produits cosmétiques irisés.

Elles confèrent tout de suite un petit air de fête au maquillage, ces paillettes incluses dans des produits cosmétiques. À l’approche des festivités de fin d’année, parions que de nombreuses acheteuses ont l’intention d’utiliser des poudres et autres laits irisés. Malheureusement, elles devraient déchanter à la lecture des résultats publiés aujourd’hui par Avicenn (1). L’association spécialisée dans la veille et l’alerte au sujet des « nanos » a fait analyser 10 références scintillantes (voir encadré). Bilan, « dans tous les produits, le laboratoire a trouvé une très grande quantité de nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) ni autorisées, ni étiquetées », indique son communiqué.

→ Lire aussi : Les fiches des molécules à éviter dans les produits cosmétiques

Rappelons que la taille infinitésimale des nanoparticules et leur comportement imprévisible leur confèrent un potentiel toxique encore très mal cerné. En l’occurrence, le risque pourrait être encore accru car les nanoparticules retrouvées sont particulièrement nombreuses et petites comparativement à d’autres produits de maquillage. C’est ce qui permet d’obtenir l’effet irisé recherché mais c’est aussi un facteur de dangerosité. Par exemple, explique Avicenn, elles peuvent pénétrer plus profondément dans les poumons et y entraîner des inflammations. Comme 9 sur 10 de ces produits se présentent sous forme de spray ou de poudre, on peut facilement les inhaler. En outre, dans la mesure où elles ne sont pas enrobées, elles sont hautement réactives et peuvent entraîner la formation de radicaux libres qui causent des dommages à l’ADN et augmentent le risque de certaines maladies dont le cancer

Saisine de l’Agence nationale de sécurité sanitaire

Ces résultats sont d’autant plus choquants que les nanoparticules de dioxyde de titane ne sont pas autorisées dans ce type de produits. Au rayon cosmétiques, elles ne le sont que dans les crèmes solaires où elles doivent être enrobées. Encore sont-elles interdites dans celles qui se présentent sous forme de spray, afin de ne pas exposer les consommateurs par le biais de l’inhalation. Les résultats obtenus par Avicenn démontrent une nouvelle fois le non-respect de la réglementation liée aux nanos par les industriels et les lacunes inadmissibles dans l’information des consommateurs.

Les résultats de cette campagne de mesures ont été envoyés au ministère de la Santé qui les a jugés suffisamment préoccupants pour saisir l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).  

Les produits analysés par Avicenn

  • Poudre pailletée Poussière d’étoiles, Nocibé
  • Poudre bronzante irisée Bronzer Shimmer, Sephora
  • Poudre d’or nacre minérale, Aroma-Zone
  • Lait soin hydratant nacré sublimant peaux très sèches, Le Petit Marseillais
  • Spray éclaircissant pour cheveux Okara blond, René Furterer
  • Parfum pailleté Wonderful intense, Adopt
  • Poudre corps et cheveux Spray poudre pailletée dorée, Si Si La Paillette
  • Poudre fine pour cosmétiques Mica or, MaCosmetoPerso
  • Terre de soleil Sun Bay, Serge Louis Alvarez
  • Spray fixant illuminateur pour visage et corps Shimmer Spray gold, L.A. Girl

(1) Association de veille et d’information civique sur les enjeux des nanosciences et des nanotechnologies.

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