par Ivan Logvenoff
Ingrédients indésirables dans les cosmétiquesFaites le tri dans vos armoires !

Lorsque des ingrédients toxiques sont interdits dans les cosmétiques, les nouvelles formulations ne concernent que les produits neufs. Méfiez-vous donc des produits achetés il y a plusieurs années.
Sous la pression conjointe des scientifiques, de la société civile et des élus, les industriels des cosmétiques ont été forcés de revoir leur copie. Depuis le milieu des années 2010, les retraits de molécules se sont accélérés au niveau européen pour protéger votre santé, en interdisant notamment les principaux perturbateurs endocriniens. Ces molécules modifiant le fonctionnement de nos hormones à partir d’une très faible dose ont fait l’objet d’une attention particulière en raison de leur rôle dans des pathologies liées à la reproduction, aux maladies neurologiques et aux cancers.
Mais les retraits officiels ne concernent que les nouveaux produits mis sur le marché, et les industriels disposent souvent de délais d’au moins 1 an pour écouler leurs stocks. Après l’interdiction du butylphényl méthylpropional en 2022, ni les autorités européennes, ni la Répression des fraudes (DGCCRF) ne sont allées fouiller vos armoires ! Mais vous pourriez encore avoir dans votre salle de bains une bouteille contenant cet ingrédient toxique pour la reproduction. Le nettoyant moussant Fleur de vigne, de la marque Caudalie, contenait par exemple encore récemment cet ingrédient. Sur le site officiel cependant, aucun message ne vous en avertit, et la composition semble désormais satisfaisante.
De même, l’homosalate, utilisé pour ses propriétés de filtre UV, a vu ses utilisations restreintes en 2022. Sur avis du Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs, ce perturbateur endocrinien doit désormais être réservé aux produits pour le visage, et à la concentration maximale de 7,34 %. La Roche-Posay s’est plié à cette nouvelle réglementation en supprimant la molécule de son spray Anthelios Pediatrics réservé aux enfants. Mais ceux qui ont gardé des flacons de crème solaire achetés il y a 3 ou 4 ans se voient toujours exposés à cet ingrédient problématique.
Peu de possibilité de recours
Les fabricants sont obligés par la réglementation d’indiquer une « période après ouverture » (PAO) sur les cosmétiques. Sous un pictogramme représentant un pot ouvert, une lettre et un chiffre précisent par exemple que votre crème pour le visage doit être utilisée dans les 8 mois après ouverture (8M). Ou que votre soin pour le corps devra être jeté 9 mois après la première utilisation (9M), et que votre shampoing devra être terminé 24 mois après votre premier lavage (24M).

Rares sont cependant celles et ceux qui comprennent ces indications. Si vous n’y prêtez pas attention, vous pourriez donc avoir encore dans vos tiroirs des molécules toxiques interdites.
Du côté des nanomatériaux, les interdictions des dernières années doivent aussi vous encourager à faire le ménage. Suspecté d’être cancérogène, le dioxyde de titane a par exemple été interdit depuis 2019 comme additif dans les aliments. S’il est encore autorisé dans les cosmétiques, la plupart des fabricants le retirent peu à peu des produits susceptibles d’être ingérés, comme les dentifrices. Monoprix l’a par exemple enlevé de son dentifrice Junior à la menthe, qui en contenait encore avant 2021.
Que faire si vous trouvez ces produits ou ces additifs dans vos armoires ? Du point de vue réglementaire, si les flacons sont ouverts, et s’ils ne font l’objet d’aucun rappel, difficile de miser sur vos possibilités légales de retour et de rétractation. N’hésitez pas néanmoins à appeler ou à envoyer un courriel au service consommateurs et réclamation, pour faire part de vos inquiétudes, et tenter d’obtenir un nouveau produit dans sa formulation actualisée.
Comment accéder aux produits les mieux notés

Savoir que le produit que vous alliez acheter ou que vous avez acheté reçoit une mauvaise appréciation, c’est bien ; pouvoir le remplacer par un produit sain, c’est encore mieux ! C’est ce que propose QuelProduit avec les alternatives les mieux notées dans la catégorie du produit. Ces propositions sont sélectionnées de manière automatique, en choisissant aléatoirement les produits ayant le niveau de risque le plus faible dans sa « famille ».
Ivan Logvenoff