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Asics Kahana

Des allergènes dans la languette

De substances fortement allergènes et potentiellement cancérogènes, voilà ce que notre laboratoire a détecté dans une chaussure de randonnée de la marque Asics. Le fabricant a été alerté.

Jacky et son épouse n’en sont pas à leur première marche. Mais depuis 25 ans qu’ils randonnent sur les chemins de France et d’ailleurs, jamais ils n’avaient rencontré de problème particulier avec leurs chaussures. Jusqu’à ce qu’ils se rendent en mai dernier au magasin Décathlon de Rochefort (17) et qu’ils achètent chacun une paire de Kahana, un modèle haut de gamme de la marque Asics vendu 90 € la paire.

Les problèmes débutent quelques jours plus tard, lorsque Jacky étrenne ses nouvelles chaussures. Au bout d’une heure de marche, il ressent une sensation de brûlure sur le dessus du pied gauche. Puis sur le pied droit. Une fois rentré chez lui, il découvre sur le dessus de chaque pied une empreinte rouge violacée. Une irritation qui mettra 4 jours à disparaître. « J’ai mis cela sur le compte d’un serrage trop important des lacets », précise-t-il.

Huit jours plus tard, lors d’une nouvelle randonnée, Jacky remet ses Kahana alors que son épouse chausse les siennes pour la première fois. L’extrême irritation réapparaît. Rapidement, son épouse éprouve la même sensation. De retour chez eux, ils doivent se rendre à l’évidence : malgré un laçage correct et le port d’épaisses chaussettes, le dessus de chacun de leurs pieds est marqué d’un rectangle rouge, à la limite de cloquer, de la taille exacte de la languette de la chaussure. Cette fois, il faudra plus de 10 jours de soins pour faire passer la douleur.

Un test en laboratoire

Vus ces éléments, nous avons décidé de faire analyser la languette de l’une de ces chaussures. La recherche n’a pas été vaine. Notre laboratoire y a décelé du dibutyl maleate, une molécule « potentiellement allergène » entrant dans la composition des colles et adhésifs. Plus inquiétant, deux « allergènes avérés » ont aussi été détectés, du 2,6-toluène diisocyanate et du 2,4-toluène diisocyanate, classés par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) dans la catégorie des « cancérogènes possibles » et considérés comme des sensibilisants de la peau et des voies respiratoires par l’Union européenne. Ces deux molécules, lorsqu’elles sont utilisées ensemble, forment le TDI (diisocyanate de toluène), répertorié comme sensibilisant cutané et allergène avéré.

Certes, ces substances ne sont pas interdites, et rien ne prouve à 100 % qu’elles sont à l’origine des irritations dont ont souffert Jacky et son épouse. L’UFC-Que Choisir a néanmoins décidé d’alerter officiellement la marque Asics sur ce cas. Le fabricant est également invité à nous indiquer ce qu’il compte faire pour remédier à la présence dans ses produits d’allergènes avérés et pour réparer le préjudice subi par les clients. Nous attendons leur réponse.

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