Yves Martin
Premières impressions
Avec sa nouvelle Coccinelle, Volkswagen joue la carte de la séduction. Mais le constructeur ne veut pas seulement proposer une jolie voiture au look rétro, il la veut aussi à la pointe de la technique. Prise en main avec notre journaliste.
Apparue en 1938, la Coccinelle de Volkswagen a marqué les esprits de nombreuses générations d’automobilistes, tant par son originalité que par son capital sympathie. La New Beetle, apparue en 1998, n’a pas totalement gagné le difficile pari de la succession et, bien que l’originalité demeurât dans ce modèle, il lui manquait l’étincelle de la passion. Avec la Coccinelle, Volkswagen revient aux sources et semble avoir réussi son coup, comme le prouvent les nombreuses interpellations des passants lors de nos trajets. Notre prise en main confirme que nous sommes bien à bord d’une voiture néo-rétro qui associe le charme de son ancêtre aux qualités d’une voiture moderne.
Qualité de vie à bord
L’ambiance intérieure est elle aussi axée rétro, comme en témoigne le bandeau de couleurs de la planche de bord intégrant, sur certaines finitions, une boîte à gants : un véritable clin d’œil à la Coccinelle d’antan. Si cette réalisation plutôt réussie fait son effet, il n’en n’est pas de même pour le côté pratique, faute de place. Heureusement, il y a une seconde boîte à gants plus volumineuse en dessous. À elles deux, elles offriront le minimum d’espace nécessaire. Les espaces de rangement, plutôt rares dans l’habitacle, ne sont vraiment pas le fort de la nouvelle Coccinelle. Ce ne sont pas les ridicules vide-poches des portières qui prouveront le contraire. L’espace aménagé sur la partie supérieure de la planche de bord, doté d’un revêtement antiglisse, accueillera toutefois de petits ustensiles.
L’habitacle, bien fini, s’avère agréable à vivre. Le constructeur a réussi à associer le style rétro, souligné par le bandeau à la couleur de la carrosserie, à des éléments modernes et bien finis. Si on ne peut rien reprocher à la finition, on regrette que cette association soit, au final, un peu tristounette en raison du manque de couleur.
Le conducteur et le passager avant s’installeront sans souci à leurs places respectives, mais il n’en sera pas de même pour ceux qui doivent accéder à l’arrière. En effet, l’espace disponible et la forme de la carrosserie gênent un peu l’accès. Heureusement, le basculement du siège se fait sans problème et sans forcer et, une fois installés, les deux passagers seront à leur aise, en longueur comme en largeur. En revanche, les portes émettent un bruit peu flatteur à la fermeture, surtout si on les claque un peu trop énergiquement. Dans le même registre, nous avons noté que le coffre a du mal à se fermer. Son volume de chargement est en revanche appréciable, et sa forme carrée permet de loger les objets sans problème. Les places sont donc confortables et les voyages se feront dans un confort appréciable pour tout le monde.
Au volant
Notre version d’essai, dotée d’un moteur à essence 1.2 TSI 105 ch, s’est avérée agréable à conduire. Ce moteur dernier cri utilise l’injection directe d’essence associée à un turbocompresseur qui favorise la réduction de consommation et de pollution tout en améliorant l’agrément. Ainsi équipé, le quatre cylindres se montre vif, même s’il faut lui laisser le temps de grimper un peu dans les tours pour profiter d’un meilleur tempérament. Il lui manque effectivement un peu de couple à bas régime. La boîte de vitesses, dotée d’un premier rapport relativement court, pallie un peu ce défaut et permet de démarrer facilement.
L’absence de bruit et de vibration contribue à rendre la Coccinelle agréable à conduire sur route comme en ville. Sur route, ce seront les bruits aérodynamiques et de roulement qui se manifesteront. Sous sa robe rétro, la Coccinelle utilise un châssis moderne et la tenue de route est digne de celle des véhicules contemporains. Les suspensions assurent une bonne filtration, sauf sur les petits dénivelés et autres nids-de-poule, et s’avèrent relativement souples. On note d’ailleurs une nette différence par rapport à d’autres modèles de la marque qui se montrent beaucoup plus fermes. À l’avant comme à l’arrière, le confort est donc appréciable.
En usage urbain, la Coccinelle est tout aussi agréable à utiliser, avec un gros bémol toutefois concernant la visibilité arrière. Elle est en effet médiocre vers les trois-quarts arrière en raison des larges montants et de la ceinture de caisse très haute. Les manœuvres sont donc délicates. Et comme les pare-chocs peints sont très exposés aux coups, il est plus que conseillé d’opter pour l’option d’aide au stationnement. Dans ce cas, le conducteur est averti de l’approche d’un obstacle par un signal sonore et un visuel qui s’affiche sur l’écran du système multimédia. À noter que le radar avant n’entre en fonction qu’après avoir enclenché… la marche arrière. Donc, si on se gare en marche avant, dans un parking en sous-sol par exemple, il n’y pas d’avertissement de l’approche d’un risque de choc. Dans le même registre, les portières ne reçoivent aucune protection. Cela contribue évidemment au style de la voiture, mais cela risque de se solder par de nombreux impacts sur la peinture.
Sécurité
Moderne techniquement parlant, la Coccinelle embarque de nombreux systèmes électroniques d’aide à la conduite. Ainsi, le correcteur électronique de trajectoire ESP inclue l’ABS, l’assistance de freinage d’urgence, l’EDS (blocage électronique du différentiel : système d’aide au démarrage freinant la roue qui patine), l’ASR (antipatinage : en complément de l’EDS, ce système permet de diminuer le couple moteur en cas de patinage) et enfin le stabilisateur de remorque. Le système de freinage intègre aussi l’allumage automatique des feux de détresse en cas de freinage d’urgence. La Coccinelle reçoit par ailleurs des appuie-tête réglables en hauteur à toutes les places, des ceintures de sécurité à trois points d’ancrage avec des prétensionneurs à l’avant, des fixations Isofix aux deux places arrière, des airbags frontaux, de tête et latéraux pour le conducteur et le passager avant. La Coccinelle n’a pas encore subi l’épreuve des crash-tests Euro NCAP mais, sachant que sa devancière, la Beetle, a obtenu 5 étoiles, elle devrait s’affranchir aisément de cette épreuve. Espérons que les ingénieurs auront amélioré la performance au niveau de la protection des piétons et que la nouvelle Coccinelle dépassera les 53 % obtenus par la Beetle dans ce domaine.
C’est indéniable, la Coccinelle version 2012 ne laisse pas indifférent et ses concurrentes – Mini, Fiat 500 et autres Citroën DS3 – risquent d’en subir les conséquences. Volkswagen a en effet très bien réussi à marier le style rétro et les performances d’une voiture moderne. Même si ce cocktail impose des concessions, notamment en termes de visibilité et de manque de protection, les amateurs du genre seront ravis.
La Volkswagen Coccinelle en résumé
Lancée fin 2011, la nouvelle mouture de la fameuse Cox est disponible en deux versions : berline ou cabriolet (printemps 2013). Début 2013, pas moins de cinq moteurs sont proposés : trois essence (1.2 TSI de 105 ch, 1.4 TSI de 160 ch et 2.0 TSI de 200 ch) et deux diesel (1.6 TDI de 105 ch et 2.0 TDI de 140 ch). Leur point commun ? Tous utilisent la technologie de l’injection directe au bénéfice d’une consommation mieux maîtrisée.
Les Volkswagen Coccinelle testées par Que Choisir
Volkswagen Coccinelle 1.2 TSI 105
Volkswagen Coccinelle 1.6 TDI 105 FAP
Volkswagen Coccinelle 2.0 TSI 200 DSG6
Les +
Ligne esthétique
Moteur 1.2 TSI agréable
Tenue de route
Confort
Habitabilité conservée
Suspensions performantes
Maniabilité
Les –
Manque d’espaces de rangement
Visibilité médiocre vers l’arrière
Accès moyen aux places arrière
Bruit désagréable à la fermeture des portes
Les tarifs de la Coccinelle
Coccinelle | Vintage | Sport | White Turbo | Black Turbo | |
Essence | |||||
1,2 TSI 105 BVM6 | 16 990 € | 19 390 € | |||
1,4 TSI 160 BVM6 | 22 640 € | 23 480 € | |||
2,0 TSI 200 DSG 6 | 27 930 € | 29 330 € | 28 880 € | ||
Diesel | |||||
1,6 TDI 105 BVM5 | 19 910 € | 22 310 € |