BRÈVE

BiodermaAttention aux produits ni bio ni bons pour votre peau

IL

par Ivan Logvenoff

Parmi les plus vendus en pharmacie, les produits Bioderma inspirent confiance grâce à un packaging sobre et un nom de marque aux promesses multiples. Certains, en premier lieu des sticks à lèvres, présentent pourtant des ingrédients risqués pour les familles.

Sur l’emballage, la promesse s’étale : « dermo-breveté ». Parce qu’il est vendu en pharmacie, comment imaginer que ce stick à lèvres Atoderm sous la marque Bioderma présente des risques pour votre santé ? Et pourtant, mieux vaut privilégier d’autres marques plus vertueuses à ce best-seller des ventes.

Pour assurer la texture du bâtonnet, Bioderma n’a pas retiré de ses sticks les huiles minérales, des substances pourtant identifiées comme cancérogènes depuis plus d’une dizaine d’années. Certaines huiles minérales sont également susceptibles de s’accumuler dans l’organisme, créant des réactions inflammatoires dont les conséquences exactes sont encore inconnues.

Face aux risques, les autorités ont interdit l’utilisation des huiles minérales dans les produits alimentaires comme dans les emballages. Mais ces molécules ne sont pas bannies des produits cosmétiques, et leur ajout dans des sticks à lèvres comme dans des rouges à lèvres continue à poser question. Rien ne garantit en effet que le film déposé au bord de votre bouche ne termine pas dans votre estomac. Dès lors, comment justifier la présence d’un de ces composants dans une crème destinée au contour de la bouche des tout-petits (ABCDerm Péri-oral) ?

Le « soin » hydratant et lissant Hydrabio, malgré sa promesse de boosteur d’éclat, contient pour sa part plusieurs substances indésirables comme l’octocrylène et le cyclopentasiloxane. Le premier est un filtre anti-UV qui se fait rare dans les soins solaires depuis qu’une équipe de chercheurs a démontré sa capacité à se dégrader en un autre composé toxique. Le second est un émollient soupçonné d’avoir des propriétés perturbatrices endocriniennes et d’être polluant par accumulation et persistance dans l’environnement. Autant de raisons de se tourner vers une dizaine de produits alternatifs aux fonctions similaires, mais mieux notés par notre application QuelProduit. N’hésitez pas à choisir des produits véritablement certifiés agriculture biologique, à l’inverse des produits Bioderma qui n’ont de « bio » que le nom !

Comment accéder aux produits les mieux notés

Savoir que le produit que vous alliez acheter ou que vous avez acheté reçoit une mauvaise appréciation, c’est bien ; pouvoir le remplacer par un produit sain, c’est encore mieux ! C’est ce que propose QuelProduit avec les alternatives les mieux notées dans la catégorie du produit. Ces propositions sont sélectionnées de manière automatique, en choisissant aléatoirement les produits ayant le niveau de risque le plus faible dans sa « famille ».

Droit de réponse du 28 juillet 2025 à la demande de la société Bioderma

NAOS souhaite corriger l’affirmation selon laquelle l’élément 'BIO' dans sa marque BIODERMA ferait référence à l’agriculture biologique et induirait ainsi les consommateurs en erreur. La marque BIODERMA a été créée bien avant l’existence de la majorité de ces labels, pour faire référence à la biologie (au sens de la « science du vivant ») de la peau. En combinant l’expertise des dermatologues et notre approche de biologiste, BIODERMA développe des produits qui permettent à chacun de profiter pleinement de la vie, sans être entravé par les problèmes de peau.

Concernant les ingrédients cités dans l’article :

- Les huiles minérales utilisées dans les produits BIODERMA destinés aux lèvres ou à leur contour répondent aux Règlements Européens sur les produits cosmétiques, mais également sur les additifs alimentaires, dans le strict respect des limites journalières de sécurité définies pour les denrées alimentaires. Nos produits n’ont donc pas d’impact sur la santé de nos consommateurs qu’ils soient adultes, enfants ou même bébés.

- Concernant la présence d’octocrylène et de cyclopentasiloxane dans le soin visage Hydrabio Perfecteur, nous limitons également le pourcentage d’octocrylène aux concentrations autorisées par les réglementations en vigueur, et nous contrôlons soigneusement cette concentration lors de la production et tout au long du cycle de vie du produit. Le cyclopentasiloxane a été évalué par le Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs (SCCS) qui n’a pas conclu à un risque de perturbation endocrinienne. Son taux d’usage dans Hydrabio Perfecteur est donc sûr pour la santé humaine.

Garantir la sécurité des produits pour nos utilisateurs est une priorité absolue. Toutes nos formules répondent aux normes de sécurité et de qualité les plus élevées. Notre laboratoire de contrôle qualité teste la pureté de toutes nos matières premières, garantissant une tolérance maximale lors de l’application sur la peau.

La réponse de Que Choisir

La marque Bioderma affirme que les huiles minérales contenues dans ses produits cosmétiques destinés aux lèvres n’ont pas d’impact sur la santé des utilisateurs. Pourtant, dans les cosmétiques renfermant ce type d’ingrédients, nos tests ont révélé la présence de deux types de résidus : les Moah (1) qui ne doivent plus se retrouver dans les produits car cancérogènes et les autres, certains Mosh (2), qui demeurent tolérables à condition qu’on en retrouve moins de 5 % ; eux peuvent s’accumuler dans le foie et les ganglions lymphatiques et y provoquer des réactions inflammatoires dont on connaît mal les conséquences. Face à la difficulté de formuler des produits (ceux susceptibles d’être ingérés) respectant ces critères, de nombreux fabricants de baumes à lèvres ont retiré les huiles minérales de leurs formules pour préférer des ingrédients inoffensifs comme la cire d’abeille, l’huile de ricin ou le beurre de karité. Dès lors, on ne comprend pas pourquoi Bioderma n’a pas fait ce choix.

Concernant l’octocrylène

À l’instar des huiles minérales que Bioderma semble vouloir continuer à utiliser, l’octocrylène disparaît de la plupart des formules des produits cosmétiques. Les fabricants le remplacent par un autre filtre solaire. Il a en effet été démontré que l’octocrylène se dégradait avec le temps en générant de la benzophénone, un composé toxique, dans des proportions qui peuvent représenter un risque pour les consommateurs.

Concernant le cyclopentasiloxane

En raison de sa toxicité pour l’environnement, il n’est déjà plus autorisé dans les produits rincés. Son interdiction à l’ensemble des produits cosmétiques est prévue pour 2027. Alors pourquoi s’entêter à l’utiliser ?


(1) Mineral oil aromatic hydrocarbons ou hydrocarbures d’huiles minérales aromatiques.
(2) Mineral oil saturated hydrocarbons ou hydrocarbures d’huiles minérales saturés.

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Ivan Logvenoff

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