Tisanes (verveine et camomille)

Tisanes (verveine et camomille)

Le protocole

Publié le : 24/01/2019 

La dégustation prime légèrement sur l’évaluation des contaminants dans l’établissement de la note finale. Un mauvais résultat pour un contaminant limite toutefois l’appréciation globale.

 

Dégustation

Les 16 infusions (les 8 verveines d’une part et les 8 camomilles d’autre part) ont été évaluées de façon anonyme par 4 dégustateurs avertis. Le jury a goûté les tisanes, toutes préparées selon le même protocole (infusion pendant 5 minutes dans de l’eau préalablement portée à ébullition), afin d’en décrypter les différentes saveurs. Il a également observé, pour chaque échantillon, la mouture sèche contenue dans un sachet et celle humide récupérée après l’infusion.

Contaminants

Côté contaminants, six familles de substances ont été recherchées dans la mouture sèche. C’est en effet pour le produit sec que sont définies la plupart des valeurs seuils de référence et une telle approche rend compte du soin apporté au produit tout au long de sa fabrication. Cela étant, tous les contaminants ne se diffusent pas de la même manière dans la boisson lors de l’infusion. Nous en avons tenu compte.

• Alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP) : ces toxines sont produites naturellement par différentes espèces de plantes pour repousser les herbivores. Leur présence éventuelle dans les denrées alimentaires est a priori fortuite. On peut ainsi les retrouver dans des infusions à base de plantes lorsque certaines mauvaises herbes sont récoltées accidentellement avec la plante souhaitée.
Selon les experts de l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa), l’exposition aux AP contenus dans les denrées alimentaires constitue une source potentielle de préoccupation à long terme pour la santé humaine en raison du potentiel cancérigène et génotoxique de ces substances. Pour autant, il n’existe pas encore de réglementation au niveau européen.
Lors de l’infusion des tisanes, les AP sont susceptibles de passer intégralement de la mouture sèche au breuvage.

• Huiles minérales : nous avons recherché les Mosh (mineral oil saturated hydrocarbons) et les Moah (mineral oil aromatic hydrocarbons), deux grandes familles d’huiles minérales. Celles-ci rassemblent un mélange complexe de composés aux toxicités variées et encore souvent inconnues. Les Moah, suspectées d’être cancérogènes, sont considérées comme les plus à risque.
Les huiles minérales se dissolvent très difficilement dans l’eau. Elles ne passeraient donc pas, ou très peu, dans la boisson lors de l’infusion.

• Résidus de pesticides : plus de 500 substances ont été recherchées, dont le glyphosate (substance active herbicide) et son principal produit de dégradation, l’Ampa (acide aminométhylphosphonique).
Notre appréciation des échantillons tient compte du nombre de molécules trouvées mais aussi du caractère perturbateur endocrinien et/ou CMR (cancérogène, mutagène, reprotoxique) des substances repérées.
La propension de telle ou telle molécule à migrer dans la tisane lors de l’infusion est également considérée. En effet, pour les pesticides, il n’y a pas de règle générale s’agissant du passage d’une substance du sachet vers le breuvage. Cette propriété diffère d’une molécule à l’autre. Certaines, comme le glyphosate, sont extrêmement solubles dans l’eau alors que d’autres non.

• Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) : ces molécules cancérogènes peuvent apparaître lors du séchage des plantes. L’une d’entre elles, le benzo[a]pyrène, est classée à la fois cancérogène, mutagène et reprotoxique probable par l’Union européenne. Un règlement européen fixe des teneurs maximales pour la somme de quatre HAP et plus spécifiquement pour le benzo[a]pyrène. Cependant, les infusions ne font pas partie des matrices réglementées. Des limites existent en revanche pour les herbes séchées. Elles nous ont servi de repères pour formuler nos appréciations.
Les HAP ne se diffusent pratiquement pas dans la boisson lors de l’infusion.

• Métaux lourds : les métaux lourds sont des contaminants environnementaux. Leur présence dans l’environnement peut être naturelle ou liée à des activités humaines. Un règlement européen fixe des teneurs maximales pour le plomb, le cadmium, l’arsenic et le mercure (les quatre métaux lourds que nous avons recherchés dans nos échantillons de tisanes) dans diverses denrées alimentaires. Cependant, les infusions ne font pas partie des matrices réglementées. Aussi, en l’absence de limites réglementaires pour les produits testés, notre grille d’appréciation repose sur une lecture comparative des teneurs mesurées et sur certaines recommandations émises par la profession.

• Mycotoxines : la présence éventuelle d’ochratoxine A et des aflatoxines B1, B2, G1 et G2 a été recherchée.

Divers

Enfin, nous avons recherché la présence de divers éléments ou corps étrangers aux infusions qui pourraient se retrouver dans les sachets (acariens, fragments d’insectes ou insectes entiers, fragments pierreux, plastiques, métalliques…).

Fonctionnement du service de comparaison

Les produits et services sont classés selon les résultats obtenus lors de nos tests à partir d’un protocole établi par nos experts. Les résultats sont publiés selon un classement basé sur les qualités intrinsèques des produits et sur celles des prestations de service, sans aucune autre considération. Nous achetons de façon anonyme tous les produits que nous testons, nous n’avons aucun lien avec les fabricants, fournisseurs ou distributeurs des produits et services testés, à l’exception des autorisations données par Bureau Veritas Certification conformément aux règles de La Note Que Choisir. Notre classement est totalement indépendant, aucune relation commerciale avec les fabricants, fournisseurs ou distributeurs ne peut avoir d’impact sur ce dernier. Les prix indiqués et les informations sur la disponibilité des produits mentionnés sur notre site sont fournis à titre indicatif et sont actualisés tous les jours. L’offre de produits et services étant pléthorique, nous ne prétendons pas pouvoir tester l’exhaustivité d’un marché. Nous sélectionnons les produits et services les plus représentatifs d’un segment de marché.

Noëlle Guillon

Claire Garnier

Rédactrice technique