Fabrice Pouliquen
Pour l’entretien des salles de bains
On les achète pour lutter contre le calcaire et conserver une salle de bains impeccable sans trop d’efforts. Mais choisir un nettoyant anticalcaire au hasard ou en se fiant aux publicités peut réserver de mauvaises surprises.
Prendre sa douche ou son bain sans éclabousser partout, c’est tout l’intérêt des pare-baignoires et des portes de douche en verre qui ont remplacé les vieux rideaux en plastique. Mais si l’esthétique et le confort y gagnent, leur entretien est contraignant. Le nettoyant anticalcaire s’impose, de même que pour conserver un lavabo d’une netteté irréprochable.
Or, si tous les anticalcaires se prétendent d’une efficacité redoutable, même sans frotter, nos résultats de tests prouvent qu’elle n’est pas toujours au rendez-vous. Ou, du moins, cette efficacité est partielle avec des produits efficaces sur le tartre mais nettement moins sur les salissures classiques d’une salle de bains comme les dépôts de savon. Voici les questions à se poser pour bien acheter.
Quel format choisir ?
À vrai dire, on n’a plus guère le choix tant les sprays sont devenus majoritaires en rayon par rapport aux mousses aérosols et aux flacons. Si ce format est sans doute plus pratique, on reste toujours sur le principe d’un produit que l’on vaporise. Difficile de ne pas inhaler les microgouttelettes diffusées ainsi dans l’air. Attention donc à la composition de ces produits anticalcaires, certains pouvant contenir des irritants ou des allergènes puissants.
Grandes marques ou marques de distributeurs ?
Si des grandes marques sont bien classées dans notre test de nettoyants anticalcaire, d’autres font en revanche moins bien que le simple vinaigre blanc vendu entre 30 et 50 centimes le litre en magasin ! Et certaines ont même fini aux dernières places de notre classement. De la même façon, parmi les marques de distributeurs ou de hard discount testées, certaines s’en tirent correctement, et d'autres plutôt mal. En bref, il n’y a pas de règle, c’est au cas par cas.
Et le vinaigre ménager ?
Les vinaigres ménagers peuvent séduire les personnes en quête de produits les plus naturels possibles. À partir du moment où ils ne contiennent que du vinaigre, ils offrent toutefois une efficacité limitée. Ils seront efficients sur les dépôts de tartre, mais nettement moins sur les autres salissures classiques d’une salle de bains. Ils peuvent aussi laisser plus de traces que les anticalcaires classiques sur les surfaces traitées.
Quel danger pour l’utilisateur ?
Les nettoyants anticalcaire ne sont pas des produits anodins. La plupart portent au minimum un pictogramme de danger. En cas de projections, certains sprays provoquent des lésions oculaires graves, des irritations des yeux et parfois, en prime, des irritations de la peau. Tout dépend du type d’acide utilisé : le sulfamique est nettement plus agressif que le citrique ou le lactique, par exemple.
Les pictogrammes de danger n’étant pas toujours compris et les étiquettes ne listant que peu d’ingrédients, le fonds de dotation de l’UFC-Que Choisir a lancé l'appli QuelProduit pour vous aider à y voir plus clair. En scannant son code-barres, l’application permet de décrypter la composition du produit et d'alerter sur la présence d’ingrédients problématiques.
Au passage, tous les produits méritent d’être passés à cette analyse, y compris les vinaigres ménagers. En rayon, on peut en trouver avec parfum pouvant alors contenir des allergènes.
Quel danger pour les matériaux ?
Les sprays anticalcaire et le vinaigre ne doivent jamais être utilisés sur le marbre : sa composition est trop proche du calcaire. Comme beaucoup de pierres naturelles, il est attaqué par l’acide qui les rend efficaces. Les anticalcaires peuvent également oxyder le cuivre et parfois l’inox en cas de rinçage insuffisant.
Comment limiter l’entretien ?
Pour limiter l’emploi d’anticalcaire, pensez à passer la raclette à vitres sur les parois verticales après chaque utilisation. Elles resteront nettes beaucoup plus longtemps.
Anticalcaires inutiles si l’eau est douce
Si l’anticalcaire est indispensable quand l’eau est dure, y recourir ne présente aucun intérêt lorsqu’on est desservi par une eau douce.
L’eau est dite douce jusqu’à 15 °f (l’unité en degrés français qui mesure la dureté de l’eau). C’est le cas en Bretagne, dans le Massif central et le Sud-Ouest.
Elle n’est dure (au-delà de 30 °f) que dans 10 départements.
Ailleurs, elle oscille entre 15 et 30 °f.
Mais eau douce et eau dure peuvent cohabiter dans un même secteur en fonction de l’origine de l’eau qui alimente les logements. Pour connaître la dureté de l’eau de son domicile, Que Choisir recommande de consulter sa facture. Si la ligne intitulée « dureté » ou « titre hydrotimétrique » y figure, c’est parfait. Sinon, on peut consulter les données de sa commune sur le site du gouvernement. Le paramètre « dureté » y est souvent mentionné, mais ce n’est pas systématique. Le plus sûr, c’est de demander l’information à sa mairie.