GUIDE D'ACHAT

Produits anti-pouxComment se débarrasser des poux ?

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par Fabienne Maleysson, Marie-Noëlle Delaby

Cauchemar des parents qui ne savent plus comment les éradiquer de la tête de leurs enfants, les poux demeurent un classique des rentrées des classes, activités sportives ou colonies de vacances. S’il n’existe pas de solution miracle pour lutter contre les poux, des traitements permettent de s’en débarrasser dans la grande majorité des cas.

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En résumé

  • Il n’existe pas de produits anti-poux capables de prévenir une infestation, l’unique solution est d’intervenir a posteriori.
  • Traiter l’environnement est inutile. Laver les vêtements, draps et doudous à plus de 60 °C et bien les sécher (ou les isoler 3 à 4 jours dans un sac bien fermé) est suffisant.
  • Pour être efficace, un traitement anti-poux doit fonctionner à la fois sur les poux et les lentes.
  • Après un traitement, il faut vérifier les cheveux dans les jours qui suivent et retraiter si nécessaire à J + 10, ou à J + 7 et J + 14.
  • Il est essentiel de traiter tous les cas en même temps car le décalage entre les traitements est la plus grande cause de recontamination.

Les traitements préventifs fonctionnent-ils ?

Hélas, non. Il n’existe pas de produits capables de prévenir une infestation, l’unique solution étant d’intervenir a posteriori. Pourtant, les produits cosmétiques revendiquant une action préventive ne manquent pas. Sur leur emballage, on trouve des phrases génériques du type « crée un environnement défavorable aux poux » ou « aide à prévenir toute infestation ». Ils sont généralement à base d’alcool, d’huiles essentielles ou minérales et s’avèrent onéreux bien qu'il n'y ait aucune preuve de leur efficacité. Cela n'a donc pas de sens de les acheter. De plus, les marques créent souvent la confusion en vendant sous le même nom de gamme des traitements performants et des produits préventifs sans aucune efficacité. 

Les produits anti-poux dits « étouffeurs »

Ils sont à base d’huile végétale (huile de coco, jojoba) ou minérale (dérivés de diméticone, gomme xanthane, paraffine ou polymère de synthèse) et engluent les poux pour les faire suffoquer. Ils ne semblent pas entraîner de résistances. La diméticone et ses dérivés, les plus employés, ont aussi l’avantage d’être bien tolérés. Mais ils sont très inflammables. Prudence, donc !

Une étude du service de pharmacologie de l’université de Tours publiée en 2015 regrette que certains produits emploient des noms fantaisistes ou imprécis pour désigner leurs substances actives ou leurs excipients (biococidine, oxyphtirine, penetrol, par exemple), ce qui limite l’information des patients et des médecins en cas d’un éventuel risque d’allergie.

Les traitements cristallisants

Si l’on en croit leurs fabricants, ces produits sont capables de fissurer la carapace des poux et lentes, ce qui les tue instantanément. Ils n’ont pas tout à fait le même mode d’emploi que les étouffeurs, de l’eau étant nécessaire pour que le produit agisse. 

Comment traiter ?

Pour éviter d’avoir à affronter une véritable armada de petites bêtes, passez une fois par semaine les cheveux au peigne fin au-dessus d’une surface blanche, faïence ou torchon par exemple.

Si un enfant est atteint, testez toute la famille et traitez tous ceux chez qui des insectes vivants ou des lentes brunes (c’est-à-dire pleines, contrairement aux blanches) sont présents. C’est important pour éviter la recontamination. Ne lésinez pas sur la quantité de produit et respectez bien le temps de pose. Si un peigne est nécessaire, choisissez un modèle lambda aux dents pas trop rapprochées, ce qui risquerait de gêner la bonne répartition du produit. Ce n’est qu’au moment du rinçage qu’il faudra se munir d’un peigne spécialement destiné à cette opération. Les boîtes de traitements anti-poux en contiennent souvent. 

Chez les moins de 3 ans, mieux vaut se contenter de passer ce peigne fin plusieurs jours de suite plutôt que d’utiliser un produit quel qu’il soit. Et chez tous, privilégiez les lotions au détriment des sprays avec lesquels une partie du produit risque d’être inhalée, ce qui n’est pas souhaitable, en particulier si l’enfant est asthmatique. 

Comme une élimination totale des poux et lentes est indispensable (un pou femelle peut pondre jusqu’à 10 œufs par jour pendant 3 à 4 semaines), il est vivement conseillé de retraiter au bout de 10 jours, soit le délai entre ponte et éclosion. Ou alors après 1 puis 2 semaines si c’est plus pratique.

Normalement, un pou n’a aucune envie de s’aventurer hors de la tête d’un humain, dont la température chaude et l’humidité sont indispensables à sa survie et dont il suce le sang pour se nourrir. Néanmoins, par précaution, vous pouvez, en même temps que le traitement, laver le linge de lit à 60 °C et enfermer bonnets, vêtements à capuche, doudous, brosses et peignes pendant 48 h dans un sac. 

Le cycle de vie d’un pou

Les traitements anti-poux naturels sont-ils sans danger ?

De plus en plus de produits à base d’huiles essentielles (lavande, ylang-ylang, prunus, arbre à thé, géranium, clou de girofle…) revendiquent une action répulsive sur les poux. Ces produits sont certes à base d’agents naturels, mais présentent les mêmes inconvénients que tout produit à base d’huiles essentielles, à savoir un risque d’allergie, d’intolérance cutanée et un éventuel caractère perturbateur endocrinien. Ils ne doivent pas être utilisés chez les enfants de moins de 3 ans et, par précaution, les femmes enceintes et allaitantes devraient les éviter.

Que penser des traitements anti-poux maison ?

Ils sont à manier avec précaution ! Les recettes de grand-mère ne manquent pas : mayonnaise, huile d’olive, margarine, gel épais pour les cheveux et même gelée de pétrole. En théorie, l’application d’une épaisse couche de ces produits, qu’on laisse reposer pendant la nuit sur les cheveux et le cuir chevelu, agit comme les étouffeurs en bloquant les orifices respiratoires des poux. Cependant, il n’existe pas de données publiées sur l’efficacité et l’innocuité de ces remèdes maison et nos tests montrent qu’ils s’avèrent peu efficaces sur les lentes. Enfin, certains sont aussi inefficaces qu’incommodes pour l’utilisateur (vinaigre blanc, jus d’oignon) et d'autres, comme l’essence ou le kérosène, sont carrément inflammables, toxiques et dangereux. À éviter absolument !

Parmi les traitements maison, la mayonnaise ou le vinaigre blanc.

Quid du peigne ?

Un peigne est très efficace pour détecter les parasites mais suffit rarement à éradiquer les poux à lui seul. Il présente l’avantage d’être absolument sans danger, quoique pas toujours indolore ! On l’utilisera de préférence sur cheveux humides et sur une surface blanche (bac en faïence, feuille de papier) pour bien distinguer les poux et lentes tombés de la tête. Attention, l’opération demande un outil adapté. Préférez aux petits peignes en plastique peu solides fournis avec les traitements antipoux un peigne en métal avec moins de 1 mm entre les dents. Armé de patience et d’un bon coup de main, il est parfois possible d’éradiquer les poux avec, sans surprise, de meilleurs résultats sur les cheveux courts et lisses que sur des cheveux longs, frisés ou crépus. Des études montrent que son usage, sans traitement associé, plusieurs fois par jour (30 minutes 2 à 3 fois par jour !) pendant plusieurs semaines élimine les poux mais ne serait totalement efficace que chez environ une personne sur deux. Appliquer un après-shampoing avant de passer le peigne permet de faciliter son passage et d'empêcher les poux de se déplacer.

Existe-t-il des têtes à poux ?

Oui, car un enfant déjà touché a 4,5 fois plus de risques de l’être à nouveau, mais l’on ignore pourquoi. Les études en conditions expérimentales montrent que le type de cheveux n'a pas d’influence dans le choix d’un hôte par le pou. Et l’idée qu’il serait attiré par les têtes sales a depuis longtemps été démentie. En pratique, force est de constater que les infestations concernent surtout les 4-12 ans et au moins trois filles pour un garçon.

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