Yves Martin
Premières impressions
Le Stelvio se modernise en adoptant un nouveau style, mais aussi de nouvelles solutions numériques. Il est dommage que certains défauts d’ergonomie n’aient pas été corrigés. Côté moteur, pas de changement en attendant la version électrique du SUV, d’ici 3 ans.
Basé sur la même plateforme que la Giulia, le Stelvio d’Alfa Romeo bénéficie aussi de modifications de style avec une face avant modernisée qui adopte, entre autres, une calandre rappelant celle du récent Tonale. Les feux sont désormais entièrement à LED à l’arrière comme à l’avant.
Qualité de vie à bord
Visuellement, l’intérieur du Stelvio ne change pas beaucoup : il faudra mettre le contact pour découvrir les améliorations apportées à cette nouvelle mouture. Le conducteur remarquera le nouveau combiné d’instruments entièrement numérique. Il se compose d’un écran de 12,3 pouces, programmable selon trois modèles : Evolved, Relax et Heritage. Evolved utilise la zone centrale de l’écran pour indiquer les données de conduite et affiche les deux cadrans latéraux ; Relax, qui se concentre sur le confort, est dépourvu d’informations détaillées sur le véhicule et n’affiche que les deux cadrans latéraux (compteur de vitesse et compte-tours). Enfin, le mode Heritage s’inspire des modèles emblématiques de la marque des années 1960 et 1970, avec des détails distinctifs comme les nombres inversés pour les valeurs de vitesses supérieures à 200 km/h.
Autre nouveauté : le système d’info-divertissement propose des contenus, des fonctionnalités et l’accès aux services Alfa Connect. Ceux-ci permettent de rester connecté au véhicule même à distance grâce à l’application mobile my Alfa Connect pour smartphones et montres connectées. Via une connexion permanente avec le véhicule, ces services donnent accès à plus de sécurité, à des informations en temps réel sur l’état de la voiture, à une navigation intelligente (il est par exemple possible de rechercher une destination sur son smartphone puis de l’envoyer au système du véhicule), à des opérations réalisables à distance (verrouillage, déverrouillage, éclairage…) et même à des alertes ainsi qu’à une assistance en cas de vol.
Enfin, comme la Giulia, le Stelvio intègre désormais la technologie NFT (Non Fungible Token, c’est-à-dire « jeton non fongible »). À la demande du propriétaire, le NFT génère un certificat dans lequel sont enregistrées les données relatives à la vie du véhicule et qui peut être utilisé pour garantir le bon entretien du véhicule.
Si ces nouveaux équipements donnent un coup de jeune à l’habitacle, on regrette qu’aucun effort n’ait été réalisé sur l’écran central qui reste de taille très réduite : c’est limite, pour un SUV Premium. Cela ne facilite ni la lecture ni la recherche dans les différents menus. En outre, son ergonomie générale n’est pas simple et l’écran central s’avère difficile à appréhender. Par exemple, il nous a fallu quelques minutes avant de trouver le moyen désactiver le dispositif de maintien dans la voie. L’autre point qui aurait mérité un peu d’attention concerne les espaces de rangement assez restreints : la boîte à gants comme les bacs de portière sont en effet assez petits.
Heureusement, l’habitacle reste très bien fini avec des matériaux de qualité très bien assemblés. Les occupants seront bien installés dans des sièges confortables qui assurent un excellent maintien. Le conducteur trouvera facilement une bonne position de conduite. Les places arrière affichent aussi un bon niveau de confort pour deux adultes, un peu moins pour trois occupants, car le tunnel de transmission gêne le passager installé au milieu. Quant au coffre, avec ses 525 l de volume de chargement, il convient pour un usage familial et se révèle facilement logeable. La large ouverture du hayon permet de charger tous les bagages sans difficulté.
Au volant
Sous le capot du Stelvio, ce n’est pas la révolution et encore moins l’électrification, du moins pas avant encore 3 ans. Dès lors, Alfa mise sur le diesel, une mécanique qui représente actuellement 95 % des ventes du modèle. Il faut dire que le seul bloc à essence disponible (un 2 l de 280 ch) est fortement pénalisé par un malus écologique pouvant atteindre 23 616 € en raison de ses émissions maximales de CO2 de 202 g/km, soit presque un tiers du prix de la voiture ! De quoi rebuter de nombreux amateurs. C’est donc équipé de 2 diesels, un 2,2 l de 160 ou 210 ch (proposé en 4 roues motrices), que le Stelvio devrait continuer principalement sa carrière.
Nous avons pris le volant de la version qui devrait être la plus vendue : le diesel de 160 ch. Si ce bloc ne brille pas par sa discrétion, il sait répondre présent lors des moindres sollicitations de l’accélérateur. Une réactivité appréciable due également à son couple généreux de 450 Nm disponible dès le plus bas régime. En outre, vu que le SUV est l’un des plus légers de sa catégorie (il n’est d’ailleurs pas sujet à un malus au poids), il s’avère agile sur tous les types de routes. Sur un trajet comportant des routes de campagne et un peu d’autoroute, la consommation moyenne s’est affichée à moins de 7 l/100 km (6,8 exactement), ce qui est assez raisonnable.
Si nous avons trouvé le Stelvio très agréable à conduire, nous regrettons tout de même ses suspensions très dures et une direction très – trop ? – directe. Certes, elle offre une très bonne précision de conduite, mais le moindre mouvement de volant se traduit inexorablement par des petits changements de trajectoire. Il faudra donc être très précautionneux pour ne pas rendre les passagers malades.
Sécurité
Le restylage du Stelvio lui permet d’accéder à de nouveaux équipements de sécurité modernes, comme l’assistance à la conduite semi-autonome en circulation dense et sur autoroute, ou encore le couplage du régulateur de vitesse avec la reconnaissance des panneaux afin d’adapter automatiquement la vitesse, la détection des angles morts avec action corrective sur la direction… Comme la compacte Giulia dont il est issu, le Stelvio avait fait un carton plein lors de son crash-test Euro NCAP dans sa version originelle commercialisée en 2017. Mieux équipé aujourd’hui, il devrait être à même de réaliser à nouveau un très bon résultat.
L’Alfa Romeo Stelvio en résumé
Avec cette modernisation et sa remise à niveau en termes d’équipements technologiques, le Stelvio affiche un bon rapport prix/équipement. Vendu à partir de 52 950 €, il est plus abordable qu’une Mercedes GLC facturée au bas mot 8 000 € de plus. Et, si, en finition Sprint, le SUV italien est 550 € plus cher qu’une BMW X3 sDrive18d 150 ch, il dispose de nombreux équipements supplémentaires facturés en option sur l’allemande, comme les palettes au volant ou encore le régulateur de vitesse adaptatif. En revanche, l’absence de motorisation électrifiée est un handicap face à une concurrence mieux lotie dans ce domaine.
Les +
- Ligne
- Tenue de route
- Agrément d’utilisation
- Qualité de fabrication
Les -
- Direction très directe
- Fermeté des suspensions
- Moteur bruyant