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Chaises hautes pour enfant

La sécurité mise à mal sur certains modèles

Nos homologues hollandais, danois et tchèques ont passé au crible 36 chaises hautes pour enfant et ont relevé de nombreuses non-conformités. En plus de quelques défauts de marquages, de graves manquements de sécurité ont été constatés. Quatre de ces chaises hautes défaillantes sont présentes sur le marché français : la Nuna Zaaz, la Peg Perego Prima Pappa Zero 3, la Flexa et la Childwood Evolu 2.

De gauche à droite les chaises Childwood Evolu 2, Peg Perego Prima Pappa Zero 3, Flexa et Nuna Zaaz.

En 2015, dans le cadre d’une enquête des autorités de surveillance du marché européen, la Répression des fraudes (DGCCRF) s’était penchée sur la sécurité des chaises hautes. Elle en avait conclu que les principaux manquements à la réglementation portaient sur des défauts d’information délivrée aux consommateurs, notamment via la notice. À l’époque, 4 des 14 chaises hautes analysées avaient été déclarées non conformes et dangereuses en raison de risques d’étouffement liés à des petits éléments détachables ou de coupures possibles sur des arêtes vives. Ces produits avaient fait l’objet de mesures correctrices par les professionnels, telles que l’arrêt de la vente, le retrait, le rappel ou la destruction.

Cette année, en plus d’un test pratique auprès d’un panel d’utilisateurs (composé d’enfants et d’adultes), le laboratoire sélectionné par nos partenaires européens a vérifié la conformité à la norme EN14988 de 36 chaises hautes, vendues de 16,99 € (Ikea Antilop avec la tablette) à plus de 280 € (Stokke Tripp Trapp avec la tablette et le kit baby set). Si la grande majorité des modèles a passé les tests de sécurité sans accrocs, 4 chaises vendues en France se sont révélées défaillantes.

Tout d’abord, la Nuna Zaaz et la Peg Perego Prima Pappa Zero 3. Elles présentent des interstices où les doigts des enfants peuvent se coincer. Les fabricants de ces 2 modèles réfutent ces accusations auprès de nos confrères hollandais, arguant un débat d’experts. Selon eux et leur laboratoire de certification, leurs produits répondraient à la norme européenne.

Les doigts peuvent se coincer dans la Nuna Zaaz (à gauche) ou se pincer dans la Peg Perego Prima Pappa Zero 3 (à droite).

Les deux autres chaises concernées, la Childwood Evolu 2 et la Flexa, ont la particularité d’être des modèles polyvalents avec plusieurs hauteurs d’assise. L’Evolu 2 de Childwood peut s’utiliser en position haute pour manger à table avec les adultes ou bien en position basse au niveau d’une table enfant. Si vous disposez d’un îlot ou d’un bar, vous pouvez même adapter des pieds supplémentaires pour la surélever davantage. La notice n’indiquant pas de restrictions particulières, le laboratoire a testé la position haute et la position basse selon la norme européenne des chaises hautes. C’est dans la configuration basse que cette chaise évolutive a montré des faiblesses de stabilité : le contrepoids fait chuter la chaise vers l’arrière ou sur le côté selon les tests. Malgré ce constat, Childwood conteste les résultats auprès de nos collègues car la norme des chaises hautes ne couvre pas tous les usages de cette chaise haute multifonction. Selon le fabricant, la position basse ne peut donc pas être testée selon cette norme très exigeante. À la décharge de Childwood, la chaise en position basse est considérée comme stable selon une autre norme moins exigeante. En conséquence, Childwood s’est au moins engagé à améliorer sa notice pour indiquer les précautions d’usage à respecter pour éviter les chutes.

La Childwood Evolu 2 en position basse et haute.

Quant à la chaise haute de Flexa, il suffit de régler le niveau d’assise en installant ou enlevant des petits supports fixés à chaque pied. Comme pour l’Evolu 2 de Childwood, la position la plus basse ne répond pas aux exigences de stabilité de la norme des chaises hautes. Mais Flexa s’en explique facilement en mentionnant dans sa notice que cette position est réservée aux enfants de plus de 3 ans. La chaise dans cette configuration doit donc répondre à une autre norme plus « indulgente ». Cependant, la Flexa présente également un manque de stabilité latérale dans sa configuration haute sans la tablette. Dans ce cas, pas d’excuse ou d’interprétation possible : le fabricant danois doit agir. L’équivalent de la DGCCRF au Danemark a été prévenu de ce danger.

La chaise haute de Flexa.
Gabrielle Théry

Gabrielle Théry

Rédactrice technique

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