Yves Martin
Vous et les routes françaises
Notre enquête sur le réseau routier français auprès de 3 182 lecteurs apporte des résultats très mitigés. Si les autoroutes sont plébiscitées pour leur sécurité (état, qualité et entretien de la chaussée), les routes communales et départementales sont beaucoup plus décriées par les automobilistes.
L’état des routes
Notre enquête a mis en évidence un fort sentiment de dégradation du réseau routier français : 65 % des automobilistes estiment que l’état des routes s’est détérioré ces dernières années et 25 % ne se sentent pas en sécurité sur les routes. Les automobilistes considèrent que le réseau secondaire est celui qui a le plus souffert au cours de ces dernières années (1 841 citations). Ce sont ensuite les autres routes (départementales, communales…) qui sont citées avec 1 349 réponses. Les routes urbaines ou extra-urbaines ne sont pas en reste, avec 1 028 citations. 954 conducteurs jugent même que le réseau principal s’est dégradé depuis quelques années. A contrario, les rocades ou boulevards périphériques ainsi que le réseau autoroutier sont nettement moins pointés du doigt avec respectivement 387 et 218 citations.
Des axes d’amélioration populaires…
Selon les réponses recueillies, les axes d’amélioration de la sécurité routière passent en premier lieu par l’amélioration du réseau lui-même et des conditions de circulation. Ainsi, les automobilistes pensent respectivement à 95 % et à 94 % qu’améliorer l’entretien de la chaussée et la visibilité du marquage au sol aurait un impact positif sur la sécurité routière. De même, 89 % souhaitent une amélioration de la lisibilité des panneaux. Ensuite, seuls 77 % pensent que le fait de suivre des séances de révision du code de la route serait bénéfique pour la sécurité routière. Ils ne sont que 73 % à le penser pour l’instauration de visites médicales obligatoires au-delà d’un certain âge.
… et moins populaires
D’autre part, à peine un peu plus d’un conducteur sur deux (56 %) se dit favorable à la diminution du taux d’alcoolémie autorisé au volant (passage de 0,5 g à 0,2 g) et seulement 44 % des personnes interrogées pensent qu’un système automatique de limitation de la vitesse améliorerait la sécurité routière. Ils sont par contre 83 % à être opposés à la diminution de la vitesse autorisée sur le réseau principal (de 90 km/h à 80 km/h) et 87 % à être contre une réduction de 130 km/h à 110 km/h sur les autoroutes.
Un comportement contradictoire sur la route
Les deux attitudes avec lesquelles les conducteurs de notre étude sont le plus en phase sont la prudence et l’entretien régulier du véhicule. Ils représentent respectivement 98 % et 97 % des réponses. Pourtant, les réponses sur le premier item apportent leur lot de contradictions. En effet, si la quasi-totalité des automobilistes ayant répondu s’estiment prudents sur la route, ils sont également 97 % à rencontrer des comportements imprudents chez les autres conducteurs ! 82 % regrettent même de subir des attitudes agressives de la part d’autres usagers. Mais, si les conducteurs se disent prudents, ils s’autorisent quelques entorses au code de la route et sont 52 % à reconnaître dépasser la vitesse sur route et 36 % à le faire sur autoroute. Ce comportement dépend toutefois du type de véhicule et 57 % des conducteurs de SUV ou 4X4 admettent avoir tendance à accélérer lorsque le trafic est faible contre « seulement » 48 % des conducteurs de citadines. Enfin, pour toutes catégories de véhicules confondues, 82,5 % des personnes interrogées dans cette enquête prennent du plaisir à conduire.
Notre enquête
Sur les 3 182 retours retenus en réponse à notre questionnaire mis en ligne en novembre 2015, 75 % proviennent d’hommes et 25 % de femmes, pour une moyenne d’âge de 61 ans. Leur véhicule est dans 60 % des cas âgé de moins de 6 ans (acheté après 2010), dont 56 % a été acheté entre 2013 et 2015. Le plus souvent, pour 65 % des cas, le véhicule est équipé d’un moteur Diesel. L’essence ne représente que 32 % des cas, le reste étant des véhicules hybrides (80 voitures) ou électriques (5 modèles). Ils ne sont pourtant que 19 % à parcourir plus de 20 000 km par an, le seuil minimal généralement constaté de rentabilité d’un moteur Diesel. La majorité des répondants, 52 %, n’effectue que de 5 000 à 15 000 km dans l’année.
Isabelle Bourcier
Observatoire de la consommation