
par Yves Martin
par Yves Martin
Tout change sur la nouvelle Mercedes CLA, qui commence une carrière en version électrique avec comme points forts une autonomie record et une vitesse de charge exemplaire. Si son niveau technologique est assez riche, le comportement routier n’est pas exempt de critiques. Et comme souvent avec Mercedes, tout se paie au prix fort.
Parmi les voitures compactes haut de gamme, la troisième génération de Mercedes CLA, version coupée de la Classe A, fait complètement peau neuve. Déjà, elle inaugure la plateforme MMA (pour Mercedes Modular Architecture) qui sera désormais utilisée sur les nouveaux modèles compacts de la marque. Ensuite, le style change notamment par l’adoption de poignées de portes affleurantes, d’une calandre illuminée de 142 étoiles animées et disposant du logo Mercedes-Benz éclairé. Les projecteurs avant intègrent également une étoile qui sera, selon les finitions, éclairée, faisant alors office de feux de position. Si cela est du meilleur effet, pas certain qu’on apprécie la facture en cas d’accident car le remplacement de cette face avant risque de coûter très cher ! Un constat que nous dénoncions dans une précédente enquête sur le prix de la réparation automobile. À noter que seront bientôt commercialisées une motorisation hybride rechargeable ainsi qu’une version break Shooting Brake (début 2026), comme sur la précédente génération. De même, la version classique, la Classe A, qui devait être abandonnée, verra sa commercialisation prolongée jusque fin 2027. Un choix dicté par l’influence de plus en plus importante de l'Europe dans les ventes de Mercedes.
Dans notre version bien équipée, l’effet « waouh » est bien là. Principalement grâce à la large dalle, baptisée « Superscreen MBUX flottant », qui traverse l’habitacle de part en part et qui reçoit tous les écrans. Tous, car derrière cette grande surface vitrée on en trouve deux a minima : le combiné d’instruments (10,25") et l'écran central de 14". Plus tard, une option, facturée 950 € tout de même, viendra s’ajouter et apportera un troisième écran de 14" placé face au passager avant.
Pour compléter cette ambiance, les aérateurs sont éclairés, ce qui confère une belle ambiance et place l’habitacle dans un environnement technologique de haut niveau. Même le volant affiche ses ambitions haut de gamme avec ses commandes tactiles. Un bémol toutefois à ce niveau car leur manipulation, pas forcément précise, requiert un peu d’habitude. L’absence totale de boutons physiques demandera aussi un peu de temps pour se familiariser avec tous les menus et les différents raccourcis proposés.
L’ergonomie pèche également par l’adoption d’une commande de vitres à trois boutons placés sur l’accoudoir du conducteur. Les deux premiers commandent les ouvrants droits et gauches et le troisième permet de sélectionner ceux à l'avant ou à l'arrière. C’est un peu délicat au début. Pour le reste, l’habitacle est agréable grâce à une belle finition. Et, malgré la présence de plastiques durs à certains endroits, la qualité est bien au rendez-vous. Tout est bien assemblé et globalement, les matériaux sont très agréables au toucher.
Enfin, Mercedes équipe pour la première fois une de ses voitures de deux logiciels d’intelligence artificielle : ChatGPT-4 d’OpenAI, et Gemini de Google. Pour en faire quoi ? Obtenir des informations précises sur un lieu. La première aide (en anglais pour le moment et bientôt disponible en français après une mise à jour) permet, grâce à la commande vocale, d’établir un véritable échange. On pourra par exemple demander au système de dénicher un restaurant de cuisine française avec une vue imprenable. Il sera possible d'obtenir le menu, les tarifs et enfin l’itinéraire pour s’y rendre. La seconde est, elle, dédiée au système de navigation connecté permettant d’adapter son trajet en temps réel en fonction de ses envies touristiques.
Les sièges avant sont confortables et assurent un très bon maintien latéral. Quant aux places arrière, deux passagers voyageront dans d’excellentes conditions grâce à une large place pour les jambes. L’assise de la banquette, un peu plate, manque de maintien. Et, s’il faut s’installer à trois, ce sera moins agréable car la place du milieu n’est pas vraiment confortable. Enfin, le volume de rangement est acceptable avec un coffre de 101 litres à l'avant et de 400 litres à l’arrière.
Dans un premier temps, la compacte CLA sera disponible en électrique en deux versions, 250+ ou 350 4Matic (configuration à quatre roues motrices). Début 2026, une motorisation essence hybride 48 V fera son apparition et se composera d’un moteur thermique à quatre cylindres de 1,5 l décliné en trois niveaux de puissances : 136 ch, 163 ch et 190 ch.
Pour notre prise en main, nous avons pris le volant de la CLA 250+. Elle est équipée de la dernière génération de batterie lithium-ion de 85 kWh associée à un moteur électrique de 272 ch (200 kW) entraînant les roues arrière (propulsion). À noter que, chose assez rare, le constructeur a installé une boîte de vitesses à deux rapports afin de limiter la consommation à vitesse élevée. Cette dernière permet en effet de réduire la vitesse de rotation du moteur électrique à partir de 100 km/h, au profit d'une meilleure efficience, donc d'une meilleure autonomie. Le constructeur annonce d’ailleurs des chiffres assez impressionnants : 694 à 792 km d’autonomie lors du cycle combiné. C’est mieux que la concurrence et dépasse la Tesla Model 3, une référence en la matière. Dans la réalité, sur un parcours de plus de 600 km composé de routes de montagne et d’autoroute, nous avons réalisé une consommation moyenne de 15,2 kWh/100 km. Un résultat très satisfaisant au regard des conditions de roulage exigeantes qui a permis de parcourir réellement plus de 550 km. C’est moins que ce qu’annonce Mercedes mais ça reste une très bonne performance.
Autre point fort de la voiture, son architecture électrique de 800 volts qui réduit considérablement le temps de charge. À condition de bénéficier d’une borne très puissante, jusqu’à 320 kW, la CLA 250+ peut récupérer 325 km d’autonomie en seulement 10 minutes. Sinon, il faudra 22 minutes pour passer de 10 à 80 % sur une borne rapide classique. Mais attention, comme il n'y a pas de préchauffage manuel de la batterie, il faudra impérativement utiliser le système de navigation de la voiture afin que celui-ci s’active automatiquement pour permettre la charge rapide. À la maison, c’est en revanche plus long et on regrette que la voiture ne soit équipée que d’un petit chargeur embarqué de 11 kW (22 kW en option), ce qui la fera passer de 10 à 100 % de charge en 9 heures.
Sur route, la voiture s’est avérée agréable à conduire et le bruit engendré par la boîte de vitesse est totalement imperceptible pour les occupants. Même en étant très attentif, nous n’avons pas remarqué le changement de rapport qui est très discret. En revanche, nous avons constaté des bruits d’air à partir de 100 km/h et regretté des suspensions un peu fermes sur les petites bosses. De même, lors du passage sur un raccordement de la chaussée, il y a des remontées de bruits de roulement assez désagréables. Toutefois, dans les enchaînements de virages, les suspensions assurent un bon maintien de la voiture et empêchent toute prise de roulis excessive. Mais là, c’est la direction qui manque un peu de pertinence et de ressenti (peut-être la faute à sa particularité : elle est entièrement électrique et il n’y a pas de liaison mécanique entre le volant et les roues). De même, certainement en raison de son poids, la CLA a tendance à un léger sous-virage (la voiture tire tout droit). Nous avons en revanche apprécié le mode « one pedal » qui permet l'arrêt du véhicule sans avoir à toucher la pédale de frein. Sur la route, avec un peu d'habitude, on arrive également à ne plus toucher la pédale du milieu et à gérer le ralentissement uniquement avec l’accélérateur. Autre bénéfice, le niveau de récupération d'énergie est maximal. Ce système est toutefois peu intéressant sur autoroute où les besoins de ralentir ne sont pas si fréquents.
Autono250+ | Gran350 4Matic | |
Puissance | 272 ch | 354 ch |
Capacité de la batterie | 85 kWh | 85 kWh |
Limited Edition | 52 900 € | 62 150 € |
Progressive Line | 53 450 € | 62 700 € |
AMG Line | 58 200 € | 67 450 € |
Mercedes s’est donné les moyens pour son nouveau coupé CLA. Tant en termes d’équipements technologiques à bord que par sa motorisation, 100 % électrique dans un premier temps, de dernière génération et aux performances remarquables. De quoi lui donner l’avantage par rapport à sa concurrente directe, la Tesla Model 3. Avantage qu’elle n’a pas côté tarifs puisqu’il faut débourser a minima 52 900 € pour s’offrir la Mercedes en finition Limited Edition (une version suréquipée dont la commercialisation devrait s’arrêter au 31 décembre 2025) alors que la Tesla est proposée à partir de 44 990 €. Toutefois, cette dernière n’offre pas le même niveau de qualité de fabrication. Quant à la BMW i4, qui débute à 57 850 €, elle propose une autonomie nettement inférieure avec seulement 502 km annoncés.
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Yves Martin
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