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Mitsubishi Eclipse Cross PHEV

Premières impressions

Après avoir failli mettre la clé sous la porte en 2020, le constructeur japonais propose un nouveau SUV hybride rechargeable compétitif. Moins cher que la concurrence, il est aussi performant et agréable à conduire. Son talon d’Achille ? Une ergonomie perfectible.

En pleine reconstruction, Mitsubishi se repositionne sur le segment des SUV compacts avec son nouveau Eclipse Cross PHEV (comprendre « hybride rechargeable »). Le constructeur dispose toutefois d’une gamme assez réduite et ne propose que 3 modèles dans l’Hexagone : la citadine Space Star, le pick-up L200 et l’Eclipse Cross PHEV. Mais cela ne veut pas dire qu’il fait l’impasse sur la technologie. Mitsubishi a d’ailleurs été l’un des premiers constructeurs à proposer, dès 2014, un SUV hybride rechargeable avec l’Outlander PHEV, dont la commercialisation s’est arrêtée fin 2020. Avec l’Eclipse Cross PHEV, le constructeur japonais propose un véhicule plus compact et mieux adapté au marché européen. Mais, si la carrosserie et les dimensions sont différentes, la mécanique est identique.

Qualité de vie à bord

L'habitacle est de bonne facture.

L’intérieur de l’Eclipse Cross souffle un peu le chaud et le froid. En effet, d’un côté, on est plutôt satisfait de trouver une finition de bonne facture et des éléments rembourrés et bien assemblés, mais de l’autre, on est perturbé par la complexité de l’agencement. Et ce n’est qu’un début, car le principal défaut de ce SUV est son ergonomie.

Par exemple, les commandes de gestion de l’affichage de l’ordinateur de bord sont invisibles pour le conducteur, cachées par le volant et la palette de gauche. Il nous a fallu plusieurs minutes pour mettre la main dessus ! Les autres boutons, placés à gauche du conducteur, sont un peu plus accessibles, mais ils sont un peu éloignés, obligeant à se pencher pour y accéder.

Enfin, la gestion de la navigation n’est pas des plus simples et certaines fonctions sont complexes. Par exemple, pour annuler un guidage en cours, il faut aller dans le menu principal et choisir « modifier » puis « annuler ». De même, impossible de supprimer totalement les indications vocales. Si on peut couper le son, le système interrompt quand même la musique comme s’il voulait continuer à annoncer les messages, créant ainsi des blancs. C’est assez insupportable, surtout quand on apprend que le système embarqué est nouveau sur ce modèle ! En outre, la gestion des fonctions via l’écran central demande de la patience faute d’une réactivité suffisante.

Les commandes de l'ordinateur de bord sont très mal placées.

Dernier grief à l’encontre de cet habitacle bien fini : la modularité et des volumes de rangements assez justes, notamment la boîte à gants et les vide-poches des portières. Et, avec seulement 328 l de volume de chargement, le coffre fait partie des plus petits du segment des SUV compacts.

La modularité et le volume de coffre sont moyens.

Pour le reste, l’habitacle est accueillant et les passagers voyageront dans de bonnes conditions. À l’arrière, nous avons même été surpris par la garde au toit importante qui permet aux plus grands de s’installer sans souci. En effet, la ligne plongeante vers l’arrière ne grève pas trop l’espace à l’intérieur. Reste qu’elle ne confère pas une visibilité extraordinaire : il faudra être prudent lors des manœuvres.

L'arrière du SUV est accueillant mais ne favorise pas la visibilité.

Au volant

La mécanique de l’Eclispe Cross PHEV est identique (à la puissance près) à celle qui équipait son grand frère, l’Outlander. Il s’agit d’un moteur essence à 4 cylindres de 2,4 l de cylindrée développant une puissance de 98 ch. Il est associé à 2 moteurs électriques, l’un placé à l’avant (82 ch) et l’autre à l’arrière (95 ch), alimentés par une batterie lithium-ion d’une capacité de 13,8 kW.

L’ensemble s’est avéré très agréable à conduire : ce véhicule est très silencieux. Autre point positif, on ne ressent aucune secousse lorsque le moteur thermique s’enclenche. Lorsqu’on roule en mode « automatique », sans regarder les cadrans, il est quasiment impossible de savoir si le SUV est entraîné par les moteurs électriques ou par le moteur thermique. La mécanique est en outre très réactive et répond bien aux sollicitations. Attention toutefois pour ceux qui souhaitent profiter au maximum du mode électrique (jusqu’à 135 km/h) : il faudra avoir le pied léger ! En effet, lors des demandes de puissance (dépassement par exemple), le moteur thermique s’enclenche automatiquement.

La mécanique hybride rechargeable se révèle agréable à l'usage.

Avec une consommation moyenne relevée de 6,5 l/100 km, ce SUV s’est montré assez sobre. Cette valeur a été obtenue sur un trajet d’un peu plus de 200 km réalisé au départ de Paris, avec les batteries complètement chargées, puis en utilisant des routes nationales traversant des villages. Nous avons ensuite parcouru une cinquantaine de kilomètres avec les batteries totalement vides (enfin presque, puisqu’il reste toujours un peu d’énergie même si on ne peut plus rouler en mode électrique) et là, l’ordinateur de bord affichait une consommation de 7,3 l/100 km. Enfin, une fois les batteries regonflées à bloc, nous avons pu rouler 42 km en mode 100 % électrique. C’est un peu juste par rapport à d’autres modèles qui atteignent au moins 50 km, comme le Kuga PHEV de Ford ou le C5 Aircross Hybrid de Citroën, mais c’est certainement dû à la configuration 4×4 plus énergivore et au poids assez important du véhicule (presque 2 tonnes).

L’Eclipse permet de rouler quelques dizaines de kilomètres en mode 100 % électrique.

Sur la route, l’Eclipse est très confortable et affiche un très bon comportement routier. Que ce soit sur autoroute ou sur des routes sinueuses de campagne, il gère parfaitement la situation. Nous avons toutefois relevé un petit défaut au niveau de suspensions qui se montrent un peu sèches sur les petites irrégularités de la chaussée. En passant sur un nid-de-poule, par exemple, elles deviennent bruyantes et ont tendance à « taper ».

Sécurité

La liste des équipements de sécurité disponibles en série sur l’Eclipse Cross PHEV est assez complète. Il faudra toutefois opter pour le troisième niveau de finition si vous souhaitez disposer de l’alerte de circulation transversale arrière, de la caméra à 360°, du régulateur de vitesse adaptatif ou du système de surveillance des angles morts.

Le Mitsubishi Eclipse Cross PHEV en résumé

Avec un prix qui débute à 39 990 €, le Mitsubishi Eclipse Cross PHEV est l’un des moins chers du segment des SUV compacts, le plus disputé du marché en France. C’est nettement moins cher qu’un Toyota Rav4 proposé à partir de 48 650 €, qu’un Hyundai Tucson Plug-in à 42 100 €, ou encore que le français Peugeot 3008 Hybrid 225 e-EAT8 disponible à 45 100 €. En revanche, le Citroën C5 Aircross Hybrid est commercialisé au même prix (39 950 €). Mais le japonais, qui est agréable à conduire et relativement spacieux, affiche un avantage indéniable face à tous ces modèles : il dispose de 4 roues motrices et s’avère assez bien équipé. Pour preuve, la liste des options est réduite à peau de chagrin : peinture métallisée, attelage et tapis de sol et de coffre. De quoi faire passer la pilule de son ergonomie décevante…

Les +

  • 4×4
  • Ligne
  • Finition
  • Habitabilité
  • Confort
  • Agrément de conduite

Les –

  • Ergonomie
  • Modularité
  • Volume de coffre

 

Yves Martin

Yves Martin

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