Yves Martin
Premières impressions
La gamme du Nissan Ariya est désormais très variée avec l’arrivée de nouvelles finitions. Mais le SUV électrique, spacieux, bien fini et bien équipé, pèche par son petit chargeur embarqué et un prix se situant dans la moyenne haute du segment.
Nissan, l’un des précurseurs de la voiture électrique avec sa compacte Leaf, commercialisait il y a quelques mois son premier SUV 100 % électrique, l’Ariya. Ce dernier vient de s’enrichir de deux nouvelles versions. Si le style, assez clivant, ne laissera pas indifférent, l’habitabilité intérieure fera plus consensus.
Qualité de vie à bord
Original, l’intérieur du Nissan Ariya dispose de matériaux de qualité très bien assemblés. La planche de bord, design et épurée, dégage tout l’espace inférieur et procure une très bonne sensation d’espace. Revers de la médaille, un manque de rangement. Déjà, les deux boîtes à gants, de petite taille et de forme peu pratique, ne permettent pas de recevoir d’objets volumineux. Même chose pour la console centrale, simplement équipée de deux porte-gobelets. En soulevant l’accoudoir central, que l’on peut faire coulisser électriquement, on ne dispose que d’un tout petit espace pour y déposer des pièces de monnaie ou tout juste un téléphone. On se demande bien pourquoi il est aussi imposant. Heureusement, le volume de coffre, avec ses 468 litres (415 l pour les versions 4x4), permet de loger aisément des bagages.
Côté ergonomie, le minimalisme de la planche de bord laissait présager de devoir tapoter indéfiniment sur l’écran central de 12,3" pour arriver à dénicher le menu désiré. Il n’en est rien, du moins pour les principales fonctions, intégrées sous forme de touches tactiles directement dans la planche de bord. Pratique et épuré. D’une bonne sensibilité, elles permettent de modifier rapidement la température, la vitesse de ventilation ou même d’enclencher le désembuage du pare-brise ou le recyclage de l’air dans l’habitacle. En revanche, si l’on veut accéder à d’autres fonctions, on se confronte à l’efficacité moyenne du système multimédia dont la réactivité fait défaut. Le mieux reste encore d’utiliser la commande vocale. Le conducteur dispose enfin de commandes au volant assez faciles à gérer et peut modifier en un tournemain l’affichage du combiné d’instruments.
L’habitabilité est d’un bon niveau et tous les passagers seront relativement bien lotis. On regrette que la banquette arrière ne coulisse pas, cela aurait pu apporter encore plus de confort à l’arrière. Autre grief, la visibilité vers l’arrière moyenne qui demandera une attention particulière lors des manœuvres.
Au volant
Nissan propose 4 combinaisons de batteries et de motorisations sur l’Ariya :
- 2 versions à deux roues motrices de 218 ch avec une batterie de 63 kWh ou de 242 ch et une batterie de 87 kWh ;
- 2 versions à quatre roues motrices (avec un moteur électrique à l’avant et un second à l’arrière) de 306 ch ou 394 ch avec une batterie de 87 kWh.
Nous avons pris le volant de la dernière version en date, l’Ariya Engage 242 ch et batterie de 87 kWh. Sur un parcours d’environ 150 km composé de routes de campagne et de voies rapides, nous avons consommé une moyenne de 17,2 kWh/100 km en conduisant le pied léger et avec le mode de récupération d’énergie au freinage (mode B) enclenché. Cela nous donne une autonomie théorique maximale de 500 km. C’est un peu moins que les 536 km annoncés par le constructeur mais c’est plutôt pas mal. À noter qu’en mode B, dès que le conducteur lève le pied de l’accélérateur, le ralentissement est instantané, ce qui peut engendrer une secousse désagréable. Mieux vaut relâcher doucement la pédale.
Concernant la charge, l’Ariya ne dispose de série que d’un petit chargeur embarqué de 7,4 kW qui bride la charge en courant alternatif, à la maison par exemple. Décevant. Certes, il est possible de le passer à 22 kW… en option pour 1 000 € ! En courant continu (DC, pour les charges rapides), le SUV accepte une puissance maxi de 130 kW. Bon point, il reçoit un système de préconditionnement manuel de la batterie afin d’optimiser les performances de recharge.
Sur route, nous avons constaté des suspensions très dures qui maîtrisent moyennement les petits défauts de la route. Résultat, la moindre bosse secoue les passagers et il faudra vraiment se méfier à l’approche d’un dos d’âne. Heureusement, sur autoroute, lorsque le revêtement est en bon état, tout rentre dans l’ordre. Nous apprécions alors les sièges qui assurent un très bon maintien et s’avèrent confortables. En ville, le SUV est maniable et sa direction précise permet de manœuvrer en toute simplicité. Dommage que la visibilité vers l’arrière soit tout juste moyenne, ce qui impose de se référer aux radars avant et arrière à l’approche des obstacles.
Sécurité
L’Ariya est équipé de série des dernières technologies de sécurité avec la dernière version du système d'assistance à la conduite de Nissan. Le dispositif Safety Shield, monté de série, intègre une caméra à 360°, le freinage d’urgence avec détection des piétons et des cyclistes, même aux intersections, le système d’alerte prédictif anticollision frontale ainsi que la prévention de franchissement de ligne.
Le Nissan Ariya en résumé
Le Nissan Ariya est un SUV familial performant, agréable à conduire et doté d’une très bonne habitabilité. Mais il n’est pas donné : entre 45 800 € et 70 400 €. La finition Engage 87 kWh prise en main est, elle, proposée à 52 900 €. En comparaison, une Volkswagen iD4 coûte entre 43 990 € et 48 990 €. C’est aussi beaucoup plus qu’un MG ZS EV dont la fourchette de prix va de 33 990 € à 39 990 €. Alors oui, le SUV chinois est désormais exclu du bonus écologique mais, pour le moment, le constructeur MG offre ce bonus de 7 000 €.
Les +
- Ligne
- Habitabilité
- Autonomie
- Finition
- Niveau d’équipement
Les -
- Visibilité arrière
- Espaces de rangement
- Suspensions fermes sur petits défauts