Yves Martin
Renault Kangoo E-TechPremières impressions
Commercialisée depuis l’année dernière, la nouvelle génération de Kangoo est désormais déclinée en version 100 % électrique : le Kangoo E-Tech. Une mécanique agréable à conduire mais qui limite le rayon d’action du monospace.
Vendu à 4,4 millions d’exemplaires depuis 1997, en version utilitaire ou VP (véhicule particulier à 5 ou 7 places), le Kangoo a été renouvelé en 2021 avec la quatrième génération de monospace de Renault. Habitué depuis 2002 aux motorisations électriques, il était logique d’en voir arriver une sur cette dernière mouture : le Kangoo E-Tech, une mécanique déjà connue par ailleurs puisqu’elle équipe déjà, quelques modifications à part, la Renault Megane.
Qualité de vie à bord
Entre l’habitacle du Kangoo E-Tech et celui d’une version classique à moteur thermique, c’est un peu le jeu des 7 différences et il faudra être fin observateur pour les trouver. La plus évidente concerne le levier de vitesses qui se voit affublé d’une grille particulière avec un nouveau symbole « B » associé à des « - » et « + ». Il s’agit du réglage de la puissance du freinage régénératif que l’on peut adapter en fonction de la situation. Pour une autre différence, il sera nécessaire de mettre le contact et de chercher le menu dédié à la partie électrique. Enfin, le Kangoo E-Tech propose désormais un volant et un pare-brise chauffant : deux équipements qui s’avèrent pratique par temps froid et qui, comme sur les autres voitures électriques, n’impactent pas l’autonomie du véhicule.
Mais l’électrification du Kangoo apporte aussi ses petits désagréments et notamment la perte notable de volume de chargement maxi en raison de la présence de la batterie sous le plancher à l’arrière. Ainsi, si le volume de coffre sous tablette est à son avantage avec 850 litres (775 litres pour les thermiques), il perd beaucoup lorsqu’on charge jusqu’au toit : 950 litres contre 1 200 litres. C’est encore pire en configuration 2 places, sièges arrière rabattus, où le volume n’est que de 2 500 litres (2 800 litres pour les thermiques). Enfin, le Kangoo E-Tech ne dispose pas de l’option siège avant rabattable permettant sur les thermiques de disposer de 3 500 litres de volume de chargement.
Au volant
Équipé d’un moteur de 90 kW (120 ch) pour 245 Nm de couple et doté d’une batterie lithium-ion d’une capacité de 45 kWh, le nouveau Kangoo E-Tech 100 % électrique offre une autonomie jusqu’à 285 km en cycle WLTP ou 430 km en cycle urbain. Mais ça, c’est sur le papier et autant prévenir que nous ne sommes pas parvenus à ces résultats. Sur route, par temps très froid il faut le reconnaître, notre consommation s’est établie à une moyenne de 22,1 kW/100 km : juste de quoi dépasser légèrement les 200 km d’autonomie. Précisons que la vitesse maxi est bridée à 135 km/h et qu’un mode éco, que nous n’avons pas testé, limite la puissance à 56 kW pour une vitesse maximale qui descend alors à 110 km/h. Un mode qui prend tout son sens pour des déplacements urbains et qui favorisera grandement l’autonomie. L’autre solution est de bien gérer les 3 niveaux de récupération d’énergie au freinage. Par exemple, en ville, il est judicieux d’opter pour le niveau maxi afin de pouvoir bénéficier d’une recharge optimale et de conduire en mode « 1 pédale ». Comprendre que la conduite se fait alors sans avoir à toucher la pédale de frein et que seul le freinage régénératif puissant permettra l’arrêt du véhicule. À l’inverse, sur route, le niveau le plus faible évitera de perdre trop de vitesse au lever de pied et de ne pas avoir à réaccélérer trop souvent.
Doux et très agréable à conduire, le Kangoo électrique dispose d’un comportement routier très similaire à celui des versions thermiques, même s’il est un peu plus ferme (les suspensions ont été durcies pour compenser le surpoids dû aux batteries).
Côté recharge, le Kangoo E-Tech est disponible avec 3 types de chargeurs :
- un chargeur 11 kW AC triphasé, adapté à tous types de charge domestique ;
- un chargeur accéléré de 22 kW AC permettant de passer de 5 % à 80 % en 2 h 30 ;
- et un chargeur rapide 80 kW DC (courant continu), permettant de récupérer 170 km d’autonomie (cycle WLTP) en 30 min, en recharge accélérée sur les bornes publiques.
Sécurité
Bien qu’il soit très bien équipé en termes de sécurité active, et même passive, le Kangoo E-Tech n’a pas vocation à obtenir les 5 étoiles aux crash tests Europ NCAP. Ce n’était d’ailleurs pas le but du constructeur qui mise sur les 4 étoiles. La faute à l’absence d’un airbag central entre les occupants avant, indispensable pour atteindre le score maxi. Pour information, le cousin du Kangoo, le Mercedes Classe T qui sort de la même usine et qui dispose de cet équipement a obtenu, lui, les 5 étoiles.
Le Renault Kangoo E-Tech en résumé
De l’aveu même des représentants de Renault, le Kangoo E-Tech n’est pas fait pour une famille qui réalise des longs trajets régulièrement. Il faut dire que son autonomie contenue, qui convient parfaitement aux professionnels (55 % des acheteurs), est un peu juste pour traverser la France. Pour autant, cette version est agréable à conduire et rendra de nombreux services pour ceux qui souhaitent de la place. Si les tarifs du Kangoo E-Tech débutent à partir de 37 500 €, pour les particuliers, mieux vaut opter pour la finition Techno qui, elle, débute à 40 800 €. Et, question concurrence, c’est un match franco-français puisqu’on trouve uniquement le triumvirat Citroën e-Berlingo, Opel Combo e-Life et Peugeot e-Rifter. Tous trois s’affichent à des prix quasi identiques et disposent d’une autonomie similaire.
Les +
- Confort de conduite
- Ergonomie simple
- Qualité de fabrication
- Modularité
Les -
- Autonomie
- Suspensions un peu fermes