ACTUALITÉ
Renault Megane E-Tech Electric (2022)

Premières impressions

Renault poursuit son offensive électrique avec sa nouvelle compacte Megane E-Tech Electric. La voiture n’a rien à voir avec les versions thermiques et utilise une mécanique particulière. Efficace et technologiquement au point, elle est aussi très chère.

Troisième modèle électrique proposé par Renault après les citadines Twingo ZE et Zoé (on ne compte pas la marginale Twizy), la Megane E-Tech Electric marque l’investissement du constructeur dans ce type de motorisation. Et, contrairement à ce que son nom peut laisser croire, elle n’a rien à voir, en termes de conception, avec la Megane actuelle restylée en 2020. En effet, cette électrique utilise pour la première fois une plateforme dédiée (baptisée CMF-EV), une carrosserie spécifique et un intérieur particulier.

Qualité de vie à bord

La qualité de fabrication est au rendez-vous avec la Megane électrique.

Si la Megane E-Tech Electric interpelle par son look extérieur original, elle est tout aussi surprenante à l’intérieur. En premier lieu sa dalle numérique, baptisée OpenR et présentée par Renault comme un « écran unifié », qui intègre l’écran central et le combiné d’instruments d’un seul tenant. Cela confère à l’habitacle une ambiance moderne et très technologique. Et, ce qui ne gâte rien, cet ensemble s’avère très pratique et agréable à l’usage. Bien que placé un peu bas, l’écran central (12 pouces) est très lisible et permet d’adapter à souhait l’affichage pour disposer des informations de navigation, de la musique, de la gestion d’énergie… Même constat pour le combiné d’instruments (12,3 pouces) dont l’affichage peut s’adapter à la demande. Et que les moins geeks se rassurent, l’utilisation ne pose aucun souci particulier et se révèle très intuitive. Les réglages ainsi que les accès aux différents menus se font en un tournemain.

En outre, la compacte utilise désormais le système OpenR Link basé sur Android OS, développé par Google, le même qui anime plus de 85 % des smartphones. Dédié à l’automobile et baptisé Android Automotive, ce logiciel permet de disposer de plusieurs fonctionnalités : la navigation connectée Google Maps, l’assistant personnel virtuel mains-libres Google Assistant (météo, aide, demandes diverses) et le pilotage à la voix des fonctions du système multimédia et Google Play pour les applications (plus de 40 sont dédiées à l’automobile). À l’usage, c’est assez pratique et intuitif. La commande vocale fonctionne très bien et permet effectivement de gérer facilement la navigation, la musique et son téléphone. Et tout cela, sans lâcher les mains du volant ! Bien sûr, le système de navigation est en relation avec l’architecture de la voiture afin d’adapter en temps réel le contenu et les informations au modèle électrique : autonomie restante, point de recharge à proximité, etc.

L'écran central, lui aussi de qualité, est placé un peu bas.

L’effet technologique de l’intérieur est renforcé par le design très épuré de la planche de bord. De plus, cette dernière, très fine, permet de disposer d’un espace habitable très important à l’avant. De même, l’utilisation de la dalle numérique, qui dispose d’une très bonne visibilité en toutes circonstances (même en plein soleil), a permis au constructeur de na pas utiliser de casquette au-dessus du combiné d’instruments, ce qui accentue encore cette sensation d’espace.

Dommage que les espaces de rangement ne soient pas vraiment le fort de cette Megane et que, notamment en ce qui concerne les bacs de portières, ils ne soient pas toujours très pratiques à l’usage. Même le coffre est un peu limite avec un volume de chargement de seulement 389 litres. Il est vrai que les câbles de recharge occupent pas mal de place dans leur compartiment. Attention, ce dernier étant malheureusement situé sous le plancher, il faudra penser à sortir les câbles si vous devez rouler le coffre chargé, au risque de devoir sortir tout le contenu du coffre pour accéder aux câbles au moment de la recharge.

Le coffre et le compartiment de rangement des câbles de recharge.

Au volant

La Megane E-Tech Electric utilise un nouveau groupe motopropulseur décliné en deux versions : 96 kW (130 ch) et 250 Nm de couple ou 160 kW (218 ch) et 300 Nm. Il est également possible de lui associer deux capacités de batteries de 40 ou 60 kWh. À noter que ces batteries sont garanties 8 ans ou 160 000 km. Dans cet intervalle, elles sont remplacées gratuitement si elles se dégradent à un niveau inférieur à 70 % de leur capacité nominale. La première permet de disposer d’une autonomie de 300 km et la seconde peut permettre d’atteindre les 450 km et même 470 km grâce à l’option « Evolution Extended Range ». Comme avec tous les fabricants, ces chiffres sont théoriques et correspondent aux valeurs officielles de la norme d’homologation WLTP. Nous avons pris le volant d’une Megane E-Tech Electric EV60 220 ch.

Le moteur électrique s'est avéré très agréable à conduire.

Sur notre trajet réalisé quasiment entièrement sur autoroute, le GPS nous indiquait qu’à l’arrivée nous disposerions d’encore 20 % de capacité de batterie. En consommant une moyenne de 19,1 kW/h/100 km, nous avons fait un peu mieux car la réserve d’énergie se situait encore à 27 % lorsque nous avons coupé le contact. Ce qui représentait encore, selon l’ordinateur de bord, une autonomie de 84 km. Avec les 221 km parcourus, cela correspond donc à une distance globale d’un peu plus de 300 km. C’est plutôt pas mal, mais cette performance a été réalisée en roulant avec le régulateur de vitesse enclenché et en adoptant une conduite souple, sans effectuer de grosses accélérations. Ensuite, en ville et sur route nationale, nous avons réussi à descendre encore notre consommation électrique à 18,3 kWh/100 km, toujours en adoptant une conduite très tranquille et en utilisant le mode éco (la voiture en possède 4 différents : éco, confort, sport et perso, un mode qu’il faut paramétrer en fonction de ses souhaits).

La compacte de Renault dispose d’un système de freinage régénératif variable dont le niveau de puissance se règle sur 4 niveaux via les palettes situées derrière le volant. Un petit regret car le niveau le plus élevé ne permet pas une conduite « one pedal », littéralement « une pédale », c’est-à-dire qui permet de conduire sans jamais à avoir utiliser le frein pour s’arrêter. Dommage car, avec un peu d’habitude, cette fonction est très appréciable en ville et dans les embouteillages.

La Megane E-Tech s’est avérée assez agréable à conduire, sauf sur les routes dégradées où les suspensions très dures mettent à mal les occupants. Toutes les bosses et défauts du relief se traduisent en effet par des soubresauts très désagréables. Heureusement, sur autoroute, là où le revêtement est globalement de meilleure qualité, le confort est nettement plus appréciable. Nous avons particulièrement apprécié la direction qui offre un excellent ressenti et qui s’avère très précise et directe. Si elle autorise des manœuvres dans un mouchoir de poche, on regrette la mauvaise visibilité générale, surtout vers l’arrière à cause d’une lunette de dimension très réduite. En option, le constructeur propose un rétroviseur intérieur doté d’une caméra qui permet de disposer d’une image complète de l’arrière de la voiture. Mais l’effet est assez déroutant et il est difficile d’apprécier les distances avec ce dispositif.

Entre la vision réelle et celle de la caméra, le rendu est très différent.

Sécurité

La Megane E-Tech inaugure un régulateur de vitesse intelligent qui, grâce à la reconnaissance des panneaux de signalisation, adapte automatiquement la vitesse programmée à celle imposée. Elle reçoit également le système de maintien dans la voie de série, la détection de fatigue, le freinage d’urgence ainsi que des radars avant et arrière.

La nouvelle Megane E-Tech Electric bénéficie du « Fireman Access », une innovation née du partenariat entre Renault Group et les pompiers. Il s’agit d’un accès spécial qui permet aux équipes de secours devant faire face à une batterie en feu de la noyer rapidement, pour circonscrire les flammes en 5 minutes contre 1 à 3 heures pour un véhicule électrique qui en serait dépourvu. Un QR code est également apposé sur le vitrage. Il permet aux secours de reconnaître très rapidement qu’il s’agit d’un véhicule électrique et d’avoir accès à des informations d’architecture (emplacement de la batterie, des airbags, les endroits permettant une découpe rapide et sans risque, etc.). Cela permettrait de gagner jusqu’à 15 minutes sur le temps d’extraction d’un occupant.

Parmi les systèmes de sécurité, la reconnaissance des panneaux de signalisation avec alerte de survitesse.

La Renault Megane E-Tech en résumé

Autant crever l’abcès rapidement : la Megane E-Tech Electric est assez chère, bien dans la gamme de prix du segment des compactes électriques. Elle est en effet proposée entre 35 200 € et 51 400 € (hors bonus). Si on la compare à une Volkswagen ID3, qui dispose d’un moteur de 204 ch, affichée à 44 680 €, une Megane équivalente (Techno EV60 220 ch Super Charge) coûte 43 200 €. Elle est également moins chère qu’une Tesla Model 3 (à partir de 49 990 €) mais plus chère qu’une Nissan Leaf (moins moderne) proposée à partir de 34 400 €. Mais, dans ces deux derniers cas, il s’agit de berlines plus conventionnelles. Car il faut le reconnaître, la Megane prend l’ascendant sur la majorité de ses concurrentes en termes de design et de niveau technologique.

Les +

  • Agrément de conduite
  • Ergonomie
  • Qualité de fabrication
  • Habitabilité
  • Niveau d’équipement

Les -

  • Volume de coffre
  • Suspensions sèches sur mauvais revêtements
  • Autonomie
  • Prix

Yves Martin

Yves Martin

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