Camille Gruhier
Plainte contre Android de Google
Un smartphone fonctionnant sous Android intègre, par défaut, toute une série d’applications de Google (Maps, Youtube, Gmail, etc.). Microsoft et Nokia, entre autres, estiment que cette situation porte préjudice aux éditeurs d’applications équivalentes. Ils s’inquiètent également du contrôle quasi exclusif de Google sur les données des utilisateurs. Et du coup portent plainte auprès de la Commission européenne.
Une procédure de plus contre Google. Alors que Bruxelles enquête sur son moteur de recherche et que le G29 – le groupe des CNIL (1) européennes – a décidé de réprimer d’une seule voix ses pratiques en matière de protection des données, le géant de l’Internet fait l’objet d’une nouvelle plainte auprès de la Commission européenne. Cette fois, c’est la stratégie de Google dans le domaine de la téléphonie mobile qui est visée. L’initiative est signée FairSearch, un groupe de 17 entreprises et organisations parmi lesquelles Microsoft, Nokia ou encore Oracle. Ensemble, ils dénoncent des pratiques anticoncurrentielles qui visent à dominer le juteux marché de la publicité sur mobile.
Android, piège à pub
En cause, le système d’exploitation mobile de Google, Android. Contrairement à Apple, qui réserve son système à ses iPhones, Google livre son OS gratuitement à tous les fabricants qui le souhaitent. Samsung, Motorola, HTC, LG et beaucoup d’autres l’ont adopté, si bien qu’il équipe aujourd’hui 70 % des smartphones en circulation (2). Mais en échange, Google impose aux fabricants d’intégrer par défaut ses applications mobiles : Maps pour les cartes, Youtube pour regarder des vidéos, Gmail pour le courrier, etc. Le consommateur a donc logiquement tendance à les utiliser sans chercher d’alternative, ce qui nuit aux éditeurs de solutions équivalentes. Comme Google, ces éditeurs cherchent une seule chose : collecter les données des utilisateurs, comme les pages consultées sur Internet ou la localisation. Car ce sont elles qui permettent d’attirer des annonceurs avec une audience ciblée. Cette audience, Google l’a déjà captée sur Internet avec son moteur de recherche. La coalition FairSearch va tout faire pour que le même schéma ne se reproduise pas pour la téléphonie mobile.
(1) Commission nationale de l’informatique et des libertés.
(2) Source : Strategy Analytics.