ACTION UFC-QUE CHOISIR
Augmentation des prix de l'électricité

Les consommateurs signent encore et toujours un chèque en blanc à EDF...

Alors que le nouveau ministre a annoncé hier soir à la hussarde une augmentation des tarifs réglementés de vente de l’électricité de 5% sur les deux années à venir, l’UFC-Que Choisir réclame aujourd’hui au gouvernement l’arrêt immédiat de la fuite en avant dans les hausses des tarifs de l’électricité, et exige un audit des coûts d’EDF par la Cour des Comptes ainsi que la mise en œuvre de la réactualisation du contrat de service public entre l’Etat et EDF.

- Un simple « lissage» des tarifs sur 2 ans qui ne protège pas le consommateur d’un retour de bâton encore plus violent :

Après la modération des 2% de l’an dernier- contestée par les opérateurs qui ont formé un recours devant le Conseil d’Etat- la hausse de 10% réclamée par la CRE a été lissée sur deux ans par le gouvernement, exposant de nouveau les consommateurs à un éventuel recours devant le Conseil d’Etat, et en cas d’invalidation à d’éventuelles hausses aussi importantes qu’intempestives pour rattrapage. En effet, le Conseil d’Etat veille à ce que les arrêtés reflètent la « réalité» juridique des coûts… Or, en matière d’électricité, la « réalité » des coûts n’est pas garantie puisque c’est EDF qui est seul juge et partie.

- Un inadmissible chèque en blanc signé par les consommateurs

Faute d’audit extérieur et approfondi sur la réalité des coûts d’approvisionnement d’EDF, l’opérateur a la totale maîtrise des données qu’il transmet à la CRE qui n’a aucun pouvoir de contrôle et ou de vérification. Or, la réalité de l’évolution de certains coûts s’avère extrêmement contestable à la lumière de différents rapports de la Cour des Comptes : l’augmentation des salaires d’EDF va bien au-delà de l’inflation et plus largement de l’ensemble des salaires de ménages français. De même, l’augmentation exponentielle de 30% des coûts commerciaux depuis 2006 ne peut manquer de poser question, surtout de la part de l’opérateur historique... Bref, faute de vérification, c’est bel et bien un chèque en blanc que signent les consommateurs.

- Encadrement des augmentations : après le chèque en blanc des consommateurs, le chèque en bois du gouvernement ?

La décision de la seule hausse des tarifs de l’électricité est d’autant moins acceptable qu’elle ne s’accompagne d’aucune annonce (encore moins mesure) d’encadrement complémentaire, comme cela devrait être le cas avec le contrat de service public entre EDF et l’Etat qui se fait toujours cruellement attendre. En effet, le dernier a expiré en 2010 et ce contrat, qui doit permettre de veiller à la maîtrise des coûts d’EDF, n’a toujours pas été renouvelé comme l’exige pourtant la Loi. Si lors de la réunion d’hier avec les associations de consommateur, le Ministre a évoqué sans donner de planning les questions de l’audit et du contrat de service public, rien n’a été acté. L’UFC-Que Choisir refuse que sur ces sujets le gouvernement se contente d’un chèque en bois !

Au vu de ces éléments et alors que les tarifs de l’énergie sont la première préoccupation des consommateurs, l’UFC-Que Choisir exige :

  • Un audit immédiat, indépendant et exhaustif d’EDF par la Cour des Comptes afin d’assurer une totale transparence sur les coûts de ce dernier.

  • La réactualisation du contrat de service public de l’électricité afin de maitriser l’évolution des coûts d’EDF et de lisser dans le temps l’augmentation des tarifs de l’électricité.

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