Yves Martin
Citroën C4 PicassoPremières impressions
Pour tenter de conserver sa place de monospace compact le plus vendu en France, la Citroën C4 Picasso revoit son niveau d’équipement à la hausse. Un nouvel ensemble moteur-boîte de vitesses est aussi d’actualité. Suffisant pour faire face à la nouvelle Renault Scenic récemment commercialisée ?
Le segment des monospaces a la vie dure depuis quelques années face à la concurrence des SUV. Et si les ventes commencent à repartir à la hausse, les constructeurs doivent batailler plus qu’à l’accoutumée pour imposer leurs modèles. Après la présentation de la nouvelle Renault Scenic il y a quelques semaines, c’est au tour de Citroën de revoir sa copie et de proposer un nouveau C4 Picasso. Mais, ici, les changements sont beaucoup moins prononcés : outre la face avant modifiée et l’apparition de nouveaux feux arrière, l’esthétique du monospace de Citroën n’évolue pas. Les changements se trouvent sous le capot, avec l’apparition d’un nouveau duo (le moteur PureTech 130 ch associé à la boîte de vitesses automatique ETA6), et à l’intérieur, avec de nouvelles technologies. Enfin, le monospace joue la carte de la personnalisation avec la possibilité de choisir entre quatre ambiances intérieures et de nouvelles teintes de caisse bicolores.
Qualité de vie à bord
L’intérieur du nouveau C4 Picasso n’a rien… de nouveau. Du moins sur la version de base. Il faudra passer par les options pour obtenir des ambiances particulières et des teintes de garnissage différentes. Ainsi, on oublie les tristes revêtements noirs basiques pour obtenir un habitacle plus lumineux et plus agréable à vivre grâce aux teintes bleue, beige ou grise. L’ensemble est très bien réalisé mais, sur le modèle que nous avons pris en main, nous avons remarqué des différences de couleur entre la planche de bord et l’habillage des contre-portes.
Avec le siège « relax », déjà existant sur l’ancienne génération et disponible dans l’option Pack Lounge à 990 €, le passager voyagera dans d’excellentes conditions de confort. En effet, ce siège dispose d’un appuie-tête enveloppant très confortable et d’un élément mobile où reposer les jambes.
Outre ces quelques modifications esthétiques, le C4 Picasso adopte, pour l’afficheur inférieur de 7 pouces, une interface améliorée et un écran capacitif. Ce dernier permet de gérer facilement la radio, les systèmes d’aide à la conduite, la climatisation, le téléphone via le Bluetooth ou même tout le contenu de son smartphone grâce au système Mirror Screen (fonction qui permet de dupliquer son smartphone sur l’écran tactile grâce à Apple CarPlay ou Android Auto fin 2016).
L’exploitation de l’écran 12 pouces HD, désormais totalement indépendante de l’afficheur inférieur, est optimisée grâce à la nouvelle génération de système de navigation Citroën Connect Nav, conçue avec TomTom. Ce système apporte une plus grande réactivité et de nouveaux services connectés en temps réel. En outre, il permet désormais un guidage digne ce nom grâce à une cartographie améliorée. Espérons que ces évolutions pourront aussi profiter aux voitures « cousines », notamment aux dernières DS3 et DS5, auxquelles nous reprochons un GPS de mauvaise qualité.
Si les écrans deviennent plus faciles à gérer, il n’en va pas de même pour le volant, qui reste compliqué et surchargé de touches. Il faudra un certain temps pour s’habituer aux diverses fonctions.
Les autres évolutions du C4 Picasso sont surtout d’ordre technologique, avec l’introduction de nouveaux dispositifs d’aide à la conduite. Par exemple, le système de surveillance d’angle mort, l’alerte de franchissement involontaire de ligne, l’Active Safety Brake (freinage automatique d’urgence), l’alerte attention conducteur (qui émet un signal sonore en cas de détection d’endormissement), le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction stop et la reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse. À noter que Citroën propose une interaction entre ce système et le régulateur de vitesse, ce qui permet au conducteur de valider la reconnaissance d’un panneau afin que le régulateur adapte la vitesse à cette nouvelle instruction. Cela évite ainsi de circuler à une vitesse inadaptée. Enfin, le hayon mains libres permet désormais d’ouvrir le coffre d’un simple mouvement de pied sous le bouclier arrière. Très pratique.
Au volant
Pris en main avec le nouveau duo du moteur 3 cylindres essence PureTech de 130 ch et de la boîte de vitesses automatique, le C4 Picasso s’est montré très agréable à conduire. Pour information, Citroën, comme Peugeot avant lui, abandonne définitivement la boîte de vitesses robotisée BMP6 au profit de la dernière boîte automatique « traditionnelle » TEA6. Le moteur est très agréable en ville car très discret, tant au niveau des vibrations que du bruit. Sur route, il accepte des accélérations franches sans sourciller. Les passages de rapports sont imperceptibles et rapides, pour le plus grand confort des passagers. Sur ce dernier point, nous avons noté des suspensions très orientées vers le confort, donc relativement souples, mais qui sont un peu à la peine lorsque la chaussée se dégrade fortement. Dans ces conditions, le véhicule est pas mal secoué. Mais dès que l’on adopte une conduite tranquille, le monospace redevient très confortable.
Sécurité
Le C4 Picasso reçoit désormais de nombreux systèmes de sécurité et d’aide à la conduite. De quoi répondre aux nouveaux critères d’attribution des étoiles aux crash tests Euro NCAP, laissant supposer qu’il obtiendra la note maximum.
Le Citroën C4 Picasso en résumé
Avec des tarifs échelonnés entre 24 950 et 37 000 € (pour le modèle C4 Grand Picasso avec 7 places en série), le C4 Picasso se place quasiment au même niveau que la nouvelle Renault Scenic. Le monospace de Citroën prend en revanche l’ascendant en termes de confort, de modularité avec ses trois sièges arrière indépendants et de volume de coffre. Mais son style, plus consensuel, peut lui jouer des tours par rapport à la Renault, résolument plus moderne.
Les +
Finition
Nouveau duo moteur PureTech 130-boîte auto ETA6
Confort
Habitabilité
Équipement
Les –
Volant complexe
Style conventionnel
Suspensions sur mauvaises routes