par Yves Martin
par Yves Martin
La sixième génération de la Renault Clio arbore un nouveau style et reçoit un intérieur modernisé. La citadine gagne également un peu en agrément de conduite et adopte des motorisations modernisées. De quoi la rendre plus polyvalente même si la place à l’intérieur progresse peu.
Après 35 ans et 6 millions de voitures vendues en France, Renault commercialise la nouvelle version de sa Clio. Si la citadine utilise la même plateforme que la précédente Clio qui date de 2023, cette sixième génération prend un peu d’embonpoint passant de 4,05 m à 4,12 m (+67 mm) en longueur et de 1,73 m à 1,77 m (+39 mm) en largeur.
Mais elle reçoit aussi de substantiels changements esthétiques avec une nouvelle face avant intégrant, pour la première fois, une énorme calandre et un capot très incliné. L'arrière a également été largement revu, adoptant une ligne très plongeante qui lui confère presque un style de coupé. Les clignotants avant et arrière, tout comme les rétroviseurs, sont assez proéminents (un choix destiné à améliorer l’aérodynamisme), peut-être trop au risque de les exposer aux chocs, renforçant ce nouveau style qui se veut plus statutaire.
L’intérieur n’est pas en reste avec une nouvelle planche de bord qui reçoit une large dalle incurvée qui intègre le combiné d’instruments et l’écran central, tous deux de 10" (7" pour le combiné d’instruments de la finition Évolution). Un ensemble issu de la récente Renault 5.
En ce qui concerne l’écran central, une fois le contact mis, on regrette que l’affichage des icônes, même si elles sont pratiques, empiète sur l’espace dédié à la carte de navigation. Cette dernière aurait en effet gagné à être plus grande pour une meilleure lisibilité. La présence de touches physiques sous cet écran est appréciable et permet un accès rapide aux principales fonctions de confort comme le réglage de la température ou de la ventilation. En revanche, le conducteur sera un peu moins bien loti et devra se familiariser avec la présence de trois manettes sur sa droite (levier de vitesses, commande des essuie-glaces puis celle de la radio) ainsi que des nombreux boutons sur le volant.
La qualité de fabrication est d’un bon niveau malgré la présence de plastiques durs notamment sur les portières, et la nouvelle génération propose, sur la version haut de gamme Esprit Alpine, un revêtement en Alcantara du plus bel effet. Cette dernière possède aussi un bandeau chromé en dégradé de couleurs rappelant le métal chauffé, passant du brillant au bleuté. Enfin, les nombreux bandeaux lumineux assurent une ambiance feutrée appréciable.
L’habitabilité progresse très légèrement grâce à un centimètre gagné sur l’empattement et donc sur la longueur habitable. Les places arrière restent un peu limites pour recevoir trois occupants et il ne faut pas que des personnes de plus de 1,80 m soient installées à l’avant. Toutefois, deux occupants voyageront relativement confortablement grâce à la possibilité de pouvoir glisser leurs pieds sous l’assise des sièges avant. Ces derniers offrent d’ailleurs un très bon maintien latéral grâce à la présence de bourrelets latéraux sur l’assise et le dossier.
Malgré la présence d’un compartiment à couvercle au niveau de la console centrale, les espaces de rangement (boîte à gants et bacs de portières) s’avèrent moyennement pratiques. En effet, ils sont un peu étriqués et il sera difficile d’y ranger des objets volumineux comme une bouteille d’eau. Le coffre souffle également le chaud et le froid : il gagne en facilité de chargement par l’abaissement de son seuil de chargement et sa chute très verticale qui offre une belle ouverture mais son volume reste dans la moyenne avec 309 litres pour la version hybride E-Tech (soit 8 l de plus qu’auparavant) à 391 litres pour les autres motorisations. Le volume peut être porté jusqu’à 1 176 litres une fois la banquette rabattue mais on ne disposera pas d’un plancher plat. De même, la ligne arrière plongeante fait perdre un peu de hauteur de chargement. Enfin, la commande d’ouverture a changé de place et n’est plus au-dessus de la plaque d’immatriculation. Cette place est désormais occupée par la caméra de recul : un bon point qui évitera les déboires avec les vols à répétition rencontrés sur la Clio 5.
Toutes les motorisations proposées sur la nouvelle Clio ont été revues et améliorées. En entrée de gamme, on trouve le bloc à 3 cylindres TCe dont la puissance a été portée à 115 ch, disponible au choix avec une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports ou automatique double embrayage EDC 6. Arrivera plus tard, mi-2026, une version Eco-G 120 ch, une offre à double carburation essence-GPL qui sera associée à la boîte automatique double embrayage EDC.
Enfin, en haut de gamme, la version full hybride E-Tech conserve le même concept constitué d’un bloc thermique assisté de deux moteurs électriques mais propose désormais 160 ch. Elle se compose d’un bloc essence 1,8 l (au lieu de 1,6 l) à injection directe et d’une boîte de vitesses de nouvelle génération. La capacité de la batterie a été accrue pour passer de 1,2 à 1,4 kWh. Cela permet au constructeur d’optimiser le fonctionnement et d’annoncer jusqu’à 80 % du temps de conduite en électrique en circulation urbaine mais aussi extra-urbaine.
Nous avons pris en main cette version E-Tech qui devrait représenter la majeure partie des ventes. Sur la route, nous avons rapidement apprécié son agrément de conduite en progrès par rapport à la version précédente avec, notamment, une boîte de vitesses plus douce et plus réactive et un moteur nettement moins bruyant que son prédécesseur. Terminé également le bruit de crécelle dans les hauts régimes et les à-coups parfois ressentis lors des phases de transition sur l’ancienne Clio E-Tech. D’ailleurs, l’ensemble s’est avéré globalement très silencieux en ville comme sur route. Côté consommation, ce nouveau moteur s’est montré très sobre malgré le surcroît de puissance. Sur un parcours de 200 km composé de voies rapides et de routes de montagne, nous n’aurons consommé que 4,4 l/100 km. C’est un peu au-dessus des 3,9 l annoncés, mais cela reste très raisonnable.
La nouvelle Clio progresse un peu en tenue de route grâce à des réglages de châssis légèrement revus et désormais particuliers selon la motorisation pour s’adapter à la différence de poids. Dommage que les suspensions soient un peu trop fermes sur les petits défauts de la route. Dès lors, passer sur une plaque d’égout mal ajustée ou sur un ralentisseur se traduira inexorablement par une secousse assez désagréable. Un phénomène certainement amplifié par la présence, pour la première fois sur la Clio, de jantes en 18". Heureusement, lorsque le revêtement est en bon état, elles offrent un bon confort. De son côté, la direction s’est avérée agréable, précise et offre un bon ressenti.
Il est à noter que le mode « perso » est remplacé par un nouveau mode « smart » qui gère automatiquement les passages entre les trois différents modes (éco, confort et sport) en fonction de la conduite adoptée par le conducteur. Il permet ainsi, lors d’un dépassement par exemple, de bénéficier instantanément de la réactivité du moteur propre au mode sport mais aussi de réaliser des économies grâce au passage automatique au mode éco lorsqu’on adopte une conduite plus douce. Plus la peine donc de changer soi-même les modes de conduite.
| TCe 115 | TCe 115 EDC | E-Tech | |
| Puissance | 115 ch | 115 ch | 160 ch |
| Émissions de CO2 | 114 g/km | 116 g/km | 89 g/km |
| Évolution | 19 900 € | 21 400 € | 24 600 € |
| Techno | 23 900 € | 25 400 € | 27 600 € |
| Esprit Alpine | - | 27 600 € | 29 300 € |
Le nouveau style de la Clio pourrait ne pas plaire à tout le monde et est véritablement en rupture avec celui qui a fait le succès de la citadine. En revanche, l’intérieur gagne en agrément et en qualité perçue, dommage que l’habitabilité ne progresse pas vraiment. En fait, c’est surtout à la conduite que la nouvelle Clio se démarque et apporte un gain appréciable. La voiture est plus agréable à conduire et, avec sa motorisation E-Tech prise en main, s’avère très sobre. Côté tarifs, si la Renault est un peu plus chère que sa devancière, elle reste compétitive avec une plage de tarifs compris entre 19 900 € et 29 300 €. Depuis l’arrêt de production de la Volkswagen Polo, sa concurrente directe en France reste la Peugeot 208 (restylée en 2023) dont les prix s’échelonnent entre 23 900 € et 30 000 € (hors électrique). D’autre part, la Citroën C3 proposée entre 15 850 € et 22 950 € est certes nettement plus abordable mais s’avère moins bien finie.
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Yves Martin
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