Yves Martin
Premières impressions
Avec sa nouvelle Clio, la cinquième du nom, Renault ambitionne d’en proposer plus à ses clients : plus moderne, plus technologique, plus habitable, plus agréable… et plus chère.
À la voir passer devant nous, on n’aurait presque rien remarqué tant ses lignes sont proches de la précédente version. Pourtant, la cinquième génération de la Renault Clio est totalement nouvelle. Elle inaugure même la toute nouvelle plateforme CMF-B du groupe et utilise plus de 85 % de nouvelles pièces par rapport à l’ancienne.
Qualité de vie à bord
En ouvrant la porte de la nouvelle Clio on est un peu rassuré car, à l’intérieur, les changements sont vraiment visibles. La voiture gagne en finition et la qualité des matériaux progresse sensiblement. Les éléments à portée de main sont bien rembourrés et agréables au toucher. L’agencement de l’habitacle devient aussi plus moderne avec une planche de bord redessinée et plus affinée.
Malgré la présence d’une console centrale cossue, le volume habitable progresse et il sera facile de prendre ses aises. La Clio se modernise aussi et adopte un imposant écran central tactile de 7 ou de 9,3 pouces (pour les finitions haut de gamme). Placé verticalement, cet écran, qui aurait toutefois mérité à être mieux intégré dans la planche de bord, se révèle très pratique à l’usage et permet d’afficher, par exemple, une carte de dimension raisonnable. L’écran peut même se diviser en plusieurs parties pour afficher la navigation, les informations du système audio et celles du smartphone lorsque celui-ci est connecté.
Issu d’un partenariat avec TomTom, le système de navigation s’est montré assez efficace et pertinent.
Nous avons relevé une fonction très intéressante : l’adaptation de l’affichage de la limitation de vitesse en fonction de la météo. Ainsi, en croisant un panneau indiquant 110 km/h, la valeur est redescendue à 100 km/h par temps de pluie (donc lorsque les essuie-glaces automatiques sont en service). Un rappel judicieux et pertinent.
La nouvelle Clio reçoit également un combiné d’instruments numérique. Cet écran couleur, de 7 à 10 pouces selon les finitions, permet de personnaliser simplement l’affichage des informations. La version 10 pouces peut, comme c’est par exemple le cas pour la Volkswagen Polo, intégrer l’affichage de la navigation en son centre. D’ailleurs, le nouveau volant de la Clio n’est pas sans rappeler celui de sa concurrente allemande.
Résolument moderne, l’habitacle de la Clio gagne aussi en habitabilité, notamment aux places arrière, dont l’accès est facilité par une ouverture de porte plus grande. Le volume de coffre profite aussi de ce lifting et passe à 391 litres en adoptant, lui aussi, une ouverture plus pratique.
Au volant
Nous avons pris le volant de la Clio 1.0 TCe 100 équipé d’une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports. Un duo assez agréable, mais sans plus, sur route comme en ville. Il manque un peu de nervosité à bas régime et le moteur peine parfois à relancer la voiture tant le dernier rapport est long. Il aurait été judicieux de disposer d’une sixième vitesse afin de favoriser les accélérations sur autoroute et d’éviter d’avoir à rétrograder. Heureusement, la commande des vitesses est précise et les rapports s’engagent facilement. Nous aurons plus de sensation avec le TCe 130 doté, lui, de l’agréable boîte de vitesses à double embrayage. À noter que cette version est équipée de palettes au volant qui permettent au conducteur de changer lui-même les rapports. Cette motorisation s’est montrée beaucoup plus agréable sur route en offrant de bonnes accélérations et des reprises appréciables. Cela nous semble donc le meilleur choix pour ceux qui ont besoin d’une voiture polyvalente.
Sur route, nous avons apprécié le confort général et le très bon maintien des sièges. Ces derniers, redessinés et recevant une assise rallongée, sont aussi très confortables. Ils pallient ainsi la dureté des suspensions qui, sur route dégradée, peuvent malmener les occupants.
Sécurité
Le « package » sécurité active est assez complet avec, de série dès le premier niveau de finition, le freinage actif d’urgence avec détection des piétons et cyclistes, l’alerte de distance, l’alerte de franchissement de ligne, le maintien dans la voie, la reconnaissance des panneaux de signalisation et l’allumage automatique des feux. La sécurité passive n’est pas en reste avec six airbags, l’alerte ceinture de sécurité avec détection de présence aux 5 places, les appuis-tête avant avec fonction anti-coup du lapin et des fixations Isofix i-Size aux places latérales arrière et passager avant pour l’installation d’un siège auto compatible.
La Renault Clio en résumé
Bien qu’elle conserve les traits de la précédente génération, les changements opérés sur la nouvelle Clio sont réalisés en profondeur. Techniquement évoluée et richement équipée, il s’agit assurément d’une citadine bien née. Agréable à conduire (avec une réserve sur les petits moteurs Sce 65 et 75 que nous n’avons pas conduits), la star de Renault est bien armée pour conserver sa place de voiture la plus vendue en France. Et cela même si elle affiche des tarifs élevés. Par exemple, une version Intens TCe 130 EDC coûte 22 800 €, soit l’équivalent exact d’une Volkswagen Polo Carat 1.0 TSi 115 DSG7. Reste à voir ce que va proposer la concurrence et notamment la future Peugeot 208 qui arrivera à l’automne.
Les +
- Habitabilité
- Confort
- Silence de fonctionnement
- Dynamisme routier
- Maintien des sièges
Les -
- Suspensions un peu fermes sur mauvais revêtement
- Boîte à gants peu pratique
Les futurs moteurs de la Clio
La nouvelle Clio adoptera prochainement 3 motorisations inédites. Elle recevra une variante bicarburation essence-GPL du 1.0 TCe 100. Le TCe 100 pourra aussi recevoir une transmission à variation continue (baptisée XTronic) comme celle qu’on trouve généralement sur les modèles japonais, notamment les Toyota (sur la nouvelle Corolla par exemple).
Mais, sur le papier, ce choix technique nous paraît assez étrange étant donné que le constructeur dispose déjà d’une boîte à double embrayage EDC très efficace. Espérons également que Renault réussira à maîtriser le principal inconvénient de ce type de boîte de vitesses, à savoir le bruit émis par le moteur et cet effet « mobylette » désagréable.
Enfin, et c’est attendu depuis longtemps, Renault proposera début 2020 une motorisation hybride sur la Clio. Selon le constructeur, cette version serait capable de rouler exclusivement (80 % du temps) en mode tout électrique en ville et permettrait une réduction de 40 % de la consommation. Cette version sera dotée d’un moteur thermique de 67 kW (91 ch) accouplé à deux moteurs électriques de 35 et 15 kW. Le premier servira à l’entraînement des roues tandis que le plus petit est destiné à gommer les éventuels soubresauts lors des passages entre les différents modes d’entraînement.