LETTRE TYPE
Assurance habitation

Résilier votre contrat à tout moment (loi Hamon)

Votre contrat d’assurance habitation a plus de 1 an, vous vous demandez si vous pouvez le résilier à tout moment (dispositif de résiliation infra-annuelle).
Vous souhaitez changer d’assureur, mais vous avez peur de vous retrouver avec deux contrats d’assurance.
Vous souhaitez changer d’assurance, cependant, vous ne savez pas qui doit se charger des démarches : votre nouvel assureur ou vous-même.

Assurance habitation - Résilier votre contrat à tout moment (loi Hamon)

Ce que dit la loi

Vous pouvez résilier votre contrat d’assurance habitation à tout moment si celui-ci a été souscrit plus de 1 an auparavant. Cette résiliation doit se faire sans frais ni pénalités et sans que vous ayez à justifier votre décision. C’est ce qu’on appelle la résiliation infra-annuelle.

Exemple :
Votre contrat d’assurance habitation avec clause de tacite reconduction a été souscrit le 1er juillet 2016 pour 1 an.
À compter du 1er juillet 2017, vous pouvez résilier votre contrat à tout moment sans attendre la prochaine échéance.

Les modalités de résiliation diffèrent selon que vous êtes locataire ou non.

  • Vous êtes locataire de votre logement à titre de résidence principale (locations vides ou meublées).

C’est obligatoirement votre nouvel assureur qui se chargera de procéder à la résiliation pour votre compte. Il doit s’assurer de la continuité de votre couverture durant l’opération de résiliation.

  • Vous êtes propriétaire du logement, occupant ou non occupant.

Il vous appartient de résilier votre contrat d’assurance directement auprès de votre assureur actuel.

Sachez qu’il est possible de proposer à votre nouvel assureur de s’en occuper. Celui-ci vous demandera de signer un mandat afin de lui confier cette mission.

Articles L.113-15-2, R.113-11 et R.113-12 du code des assurances.
Articles 7 et 25-3 de la loi no 89-462 du 6 juillet 1989 relative aux rapports locatifs et portant modification de la loi no 86-1290 du 23 décembre 1986.

Bon à savoir

Ne sont concernés que les contrats se renouvelant à chaque échéance lorsqu’ils couvrent des assurés, personnes physiques, en dehors de leurs activités professionnelles.

À noter

Ce droit de résiliation infra-annuelle, quand il existe, doit être mentionné dans tout contrat d’assurance et rappelé dans chaque avis d’échéance de prime.

Ce que vous pouvez faire

Reprenez votre contrat d’assurance afin de vérifier que vous l’avez souscrit depuis au moins 1 an.

- Vous êtes locataire de votre logement à titre de résidence principale (locations vides ou meublées) : adressez à votre nouvel assureur, par lettre ou par courrier électronique, votre demande manifestant votre volonté expresse de résilier votre contrat en cours et de souscrire un nouveau contrat. Consultez ci-dessus notre lettre type (cas n° 1).

- Vous êtes propriétaire de votre logement, occupant ou non : adressez à votre assureur actuel votre résiliation par lettre, idéalement en recommandé avec accusé réception, ou par courrier électronique. Consultez ci-dessus notre lettre type (cas n° 2).

Devant quel tribunal agir

Depuis le 1er janvier 2020, la procédure civile est profondément réformée. Voici ce que vous devez maintenant connaître pour faire valoir vos droits en justice. Les nouvelles règles sont applicables aux procédures engagées à compter de cette date. Les instances judiciaires en cours au 1er janvier 2020 sont transférées en l’état et se poursuivront devant la nouvelle juridiction sans qu’aucune démarche ne soit nécessaire.

Avant de saisir la justice

En cas de litige, la recherche d’un accord amiable est d’abord à privilégier, comme une démarche écrite auprès de votre adversaire pour lui préciser vos attentes.

Vous pouvez vous adresser ensuite à un tiers impartial (médiateur de la consommation en cas de litige avec un professionnel ou conciliateur de justice, par exemple).

Attention, pour les demandes en justice inférieures à 5 000 €, vous serez tenu d’avoir recours notamment à la médiation ou à la conciliation préalablement à la saisine du juge. À défaut, votre demande en justice sera jugée irrecevable.

Il existe toutefois certaines exceptions :

  • en cas de demande d’homologation d’un accord ;
  • en cas de motif légitime (urgence ou circonstances rendant impossible l’obtention d’un accord amiable) ;
  • quand la loi impose et organise un recours spécifique préalable à la saisine du juge.

Au-delà de 5 000 €, un juge peut aussi renvoyer les parties vers un conciliateur de justice s'il l'estime nécessaire.

Rappelez-vous enfin qu’il vous appartient de rassembler les preuves nécessaires pour faire valoir vos droits.

Article 4 loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016, article  750-1 du code de procédure civile, article 9 du code de procédure civile.

Quel tribunal ?

  • Tribunal judiciaire

Le tribunal judiciaire est compétent pour les litiges en matière d’assurance. Les demandes en justice inférieures à 10 000 € pourront être jugées au siège du tribunal judiciaire ou auprès d’une chambre détachée de celui-ci appelée « tribunal de proximité ». Toutes les demandes supérieures à cette somme seront examinées exclusivement par le tribunal judiciaire.

Où ?

  • Règles spécifiques en matière d’assurance

En matière d’assurance, il existe des règles spécifiques pour déterminer quel tribunal est territorialement compétent. Le principe est le suivant : le tribunal territorialement compétent est impérativement celui du domicile de l’assuré quand il s’agit d’une question relative à la fixation et au règlement des indemnités dues.

Ce principe comporte deux exceptions : d’une part, en matière d’immeubles ou de meubles par nature, le défendeur est assigné devant le tribunal de la situation des objets assurés. D’autre part, s’il s’agit d’assurances contre les accidents de toute nature, l’assuré peut assigner l’assureur devant le tribunal du lieu où s’est produit le fait dommageable. Dans cette seconde hypothèse, il s’agit d’un choix entre le tribunal du ressort de son domicile ou celui du fait dommageable.

Article R. 114-1 du code des assurances.

  • Règles de droit commun

Les litiges autres que le règlement des sinistres (tels que ceux portant sur le montant de la prime ou de la résiliation du contrat) relèvent du droit commun.

Le tribunal géographiquement compétent est, en principe, celui du lieu où réside la personne contre laquelle l’action est menée, appelée le défendeur.

Il est aussi possible, dans un litige portant sur l’exécution d’un contrat, de saisir le tribunal du lieu d’exécution de la prestation ou de la livraison de la chose.

Un consommateur en conflit avec un professionnel peut également opter pour le tribunal du lieu où il demeurait lors de la signature du contrat ou de la survenance du fait dommageable.

Articles 42 et 46 du code de procédure civile et article R. 631-3 du code de la consommation.

Bon à savoir. Vous pouvez consulter le site du ministère de la Justice pour savoir de quel tribunal dépend une commune : https://www.justice.fr/recherche/annuaires

Comment ?

Adressez au Service d’accueil unique du justiciable du tribunal judiciaire (SAUJ) un acte qui introduit l’instance. Les modes de saisine des tribunaux les plus courants sont :

  • L’assignation

Le tribunal judiciaire peut être saisi par voie d’assignation. Il s’agit d’introduire une action en justice par un acte d’huissier transmis à l’adversaire. Cet acte l’informe qu’une procédure devant un tribunal est engagée contre lui. C’est le mode de saisine habituel de la justice. C’est une copie de cet acte appelé second original que l’on adresse au SAUJ.

  • La requête

Pour les demandes ne dépassant pas la somme de 5 000 €, il est possible de saisir le tribunal en utilisant un formulaire de requête intitulé « Requête aux fins de saisine du tribunal judiciaire - Demande en paiement d’une somme inférieure ou égale à 5000 € ».

Vous pouvez vous procurer ce formulaire auprès du Service d’accueil unique du justiciable.

  • La requête en injonction de payer

C’est une procédure simplifiée non contradictoire (vous n’êtes pas convoqué(e) à une audience) qui permet de réclamer une somme d’argent résultant entre autres d’un contrat, d’une lettre de change, d’un billet à ordre, d’un aval ou d’une cession de créance. Son emploi est possible devant le tribunal judiciaire.

Pour connaître les cas d’utilisation de cette procédure, voir la lettre type : « Requête en injonction de payer ».

  • La requête en injonction de faire

C’est une procédure simplifiée non contradictoire (vous n’êtes pas convoqué(e) à une audience). Un formulaire destiné au juge permet de lui demander de contraindre la partie adverse à exécuter, dans un délai déterminé, une obligation issue d’un contrat (par exemple : livrer, réparer, rétablir un service…). Il ne s’agit pas d’une demande en paiement d’une somme d’argent. Cette procédure existe devant le tribunal judiciaire. Pour connaître les cas d’utilisation de cette procédure, voir la lettre type : « Requête en injonction de faire ».

À noter
Ce modèle de lettre a été rédigé par le Service d’Information Juridique de l’UFC-Que Choisir. Composé de juristes, il répond aux questions des abonnés à Que Choisir afin de leur indiquer la marche à suivre pour venir à bout de la plupart des problèmes de consommation qu’ils peuvent rencontrer dans leur vie quotidienne : produits défectueux et prestations de services peu satisfaisantes, contentieux en matière d’assurance ou de banque, litiges locataires-propriétaires, questions relatives à la copropriété etc.

Attention : ce modèle de lettre n’a pas vocation à se substituer à des conseils personnalisés qui pourraient vous être fournis par nos associations locales ou par des professionnels du droit. Il a pour objet de vous proposer une argumentation que vous jugez pertinente au regard de votre situation.

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