ACTUALITÉ
Ford Tourneo Connect

Premières impressions

Pour son nouveau Tourneo Connect, Ford souhaite joindre l’utile à l’agréable. Un pari presque réussi si des défauts d’ergonomie et une qualité perfectible ne noircissaient pas le tableau.

Être capable de transporter jusqu’à 7 personnes ou disposer d’un grand volume de chargement, c’est le credo des ludospaces. Ces dérivés de véhicules utilitaires, aménagés pour devenir plus conviviaux, sont de plus en plus prisés par certains automobilistes qui trouvent les monospaces souvent trop chers.

Qualité de vie à bord

En ouvrant la porte du Tourneo Connect, le premier constat est sans appel : il y a de la place ! Et, en s’asseyant côté passager, la sensation d’espace se confirme. La tête d’une personne mesurant un peu moins de 1,70 m est bien loin du toit très haut perché et la poignée de maintien, placée en haut de la porte, impose de tendre quasiment entièrement le bras. Au moins, ici, on ne se sent pas du tout à l’étroit. En plus, notre version d’essai, une finition Titanium, dispose en série d’un toit panoramique qui illumine l’habitacle et accentue encore cette sensation d’espace. Même l’habitabilité à l’arrière ne nous a pas déçus : trois occupants voyageront dans de bonnes conditions, sans se gêner. Et, dans sa version 7 places (option proposée à 250 € sur la version longue appelée Grand Tourneo Connect), seule la troisième rangée de sièges est un peu plus rustre avec des assises et des dossiers plus fermes. Côté habitabilité, le contrat est donc rempli.

Lorsque l’on achète un tel véhicule, on s’attend aussi à pouvoir moduler facilement l’aménagement intérieur. Là aussi, ça commence bien : tous les sièges peuvent être repliés (les dossiers des sièges de la deuxième rangée se rabattent en deux parties 2/3-1/3) pour offrir un plancher plat jusqu’aux deux sièges avant. Une opération simple en soi, mais un peu longue, surtout pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude. Le résultat est toutefois convaincant : on dispose, avec une configuration finale à 2 places, d’une longueur de chargement de plus de 2 mètres pour un volume maxi de 2 620 litres (Grand Tourneo 7 places) ou de 1,8 m et de 2 410 litres pour le Tourneo Connect 5 places. Nous avons aussi apprécié la bonne modularité qui permet d’offrir moult variantes de chargement avec un nombre de sièges suffisant. Par exemple, il est possible de rabattre uniquement les sièges de droite pour transporter un objet long et disposer de 5 places.

Une fois les sièges rabattus, on dispose d'un plancher plat.

Si le Tourneo Connect arrive donc à prendre soin des occupants en termes d’habitabilité, il pèche un peu par la qualité de ses matériaux et par leur assemblage. Un peu tape-à-l’œil, ils sont tous peu agréables au toucher et n’offrent aucun rembourrage. La zone située au-dessus de la boîte à gants est même vraiment peu flatteuse avec des assemblages perfectibles et des éléments qui bougent. D’autre part, ils semblent tous assez sensibles aux rayures, ce qui ne laisse pas présager d’un bon vieillissement. Les rangements sont assez nombreux et la boîte à gants est très généreuse. Attention à son ouverture car, selon la position du siège, elle peut venir taper dans les genoux du passager. De même, sa conception fait un peu bas de gamme avec des charnières qui ne semblent pas très résistantes. À manipuler avec précaution !

Au volant

Le Tourneo Connect reprend les codes stylistiques des autres modèles de la gamme Ford, et c’est bien dommage. Comme nous l’avions déjà regretté sur le SUV Ford Kuga, la console centrale est très complexe et les commandes y sont beaucoup trop nombreuses. On est bien loin de la sobriété et de l’ergonomie tant appréciées de la Peugeot 308. Le conducteur sera donc rapidement perdu et devra parcourir un certain nombre de kilomètres avant de pouvoir maîtriser tous les boutons.

La planche de bord manque de qualité de fabrication.

L’habitabilité très généreuse est aussi cause de quelques inconvénients. Ainsi, le rangement disponible sur la planche de bord du côté passager est carrément inaccessible et il est impossible d’aller chercher quoi que ce soit dans la capucine lorsqu’on est assis. De même, le conducteur devra s’étirer pour régler le rétroviseur intérieur. S’il dispose de nombreux réglages du siège et du volant, le conducteur aura tout de même un peu de mal à trouver une bonne position de conduite du premier coup. Enfin, la visibilité de trois quart arrière est assez médiocre. Le radar de recul (en option à 225 € et de série sur la finition Titanium) est donc indispensable pour éviter les accrochages lors des manœuvres.

La visibilité de trois quart arrière est médiocre dans le Grand Tourneo Connect.

Le Tourneo Connect, en version courte ou longue, se montre toutefois assez maniable grâce à sa direction très assistée à basse vitesse qui permet d’évoluer sans effort. En ville, le nouveau Ford ne posera donc pas vraiment de souci de conduite. Sur la route, il nous a également séduits par son insonorisation d’un excellent niveau. En effet, aucun bruit d’air ni de roulement désagréables ne se manifestent. Même sur autoroute, le véhicule reste agréable à conduire et nous ferait presque oublier sa catégorie. Les suspensions, modifiées par rapport à la version utilitaire et nettement améliorées par rapport au précédent modèle, sont assez confortables. La prise de roulis est assez faible et, malgré ses dimensions, le véhicule n’est pas trop sensible au vent latéral. Mais les suspensions ont parfois des réactions peu agréables. Par exemple, sur des routes pavées, les vibrations sont vivement retransmises dans l’habitacle et secouent les occupants. Un défaut qui devrait toutefois disparaître lorsque le véhicule est en charge.

Le moteur 1.0 Ecoboost 100 ch n'est proposé que sur le Tourneo Connect 5 places.

Côté moteur, plusieurs choix sont proposés. À commencer par le récent moteur Ecoboost 1.0 de 100 ch que nous avions déjà pris en main dans la Focus (en version 125 ch). S’il est alerte dès les plus bas régimes et volontaire avec deux personnes à bord, il y a malheureusement fort à parier qu’il soit un peu juste lorsque le véhicule sera à pleine charge. Pour preuve, cette motorisation n’est pas proposée sur le Grand Tourneo Connect. À l’usage, ce bloc s’est aussi montré plus gourmand que prévu avec une moyenne affichée de 7,3 l/100 km alors que le constructeur n’en annonce que 5,6 l ! L’autre alternative en moteur à essence est un 1.6 l de 150 ch associé à une boîte de vitesses automatique. Une version moyennement agréable à l’usage en raison d’une boîte de vitesses qui manque de répondant. Pour un usage polyvalent, il vaudra alors mieux se tourner vers un des moteurs Diesel et en particulier vers le 1.6 TDCi 95 ch ou 115 ch. La version à 75 ch est en effet un peu trop juste. Ainsi, pour un Tourneo Connect à 5 places, le moteur de 95 ch suffira amplement, mais pour une version longue à 7 places, il vaudrait mieux préférer le 115 ch.

Sécurité

Avec le Tourneo Connect, Ford démocratise encore plus ses systèmes de sécurité innovants en proposant le freinage automatique d’urgence en ville (Active City Stop, en option) ou l’ESP antiretournement monté de série sur toutes les versions. Le véhicule peut aussi recevoir une caméra de recul avec affichage de l’image dans le rétroviseur intérieur, le système de reconnaissance vocal Sync ou le dispositif MyKey qui limite l’accès à certaines fonctions (radio en mode silence lorsque les ceintures ne sont pas attachées, alerte de dépassement de vitesse, limitation du volume maxi, appels téléphoniques bloqués…), lorsqu’un jeune conducteur utilise la voiture par exemple. Le véhicule possède par ailleurs jusqu’à 10 airbags, des ceintures de sécurité à trois points sur toutes les places (avec prétensionneurs pour les places avant), des points d’ancrage Isofix… Son châssis est en outre conçu pour absorber au mieux les chocs avec l’utilisation d’aciers spécifiques à haute résistance et utilisant des zones de déformation pour absorber l’énergie en cas de collision.

Le Ford Tourneo Connect en résumé

Avec le nouveau Tourneo Connect, Ford a réussi le pari d’offrir un véhicule à la fois pratique et confortable. Mais, proposé à partir de 18 400 € et à cause de certaines mesquineries (la climatisation est en option sur les deux premiers niveaux de finition, le Stop & Start n’est pas de série…), il n’est pas forcément attractif en termes de tarif par rapport à la concurrence : un Citroën Berlingo s’affiche à partir de 17 150 € et un Renault Kangoo à partir de 18 300 €.

Les +

Habitabilité

Modularité

Confort général

Insonorisation

Les –

Visibilité vers l’arrière

Qualité d’assemblage perfectible

Des défauts d’ergonomie

Moteurs un peu gourmands

Yves Martin

Yves Martin

Rédacteur

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