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Ingrédients indésirables dans les cosmétiques

Prudence confirmée pour le phénoxyéthanol

Ce conservateur fréquemment utilisé dans toutes sortes de produits cosmétiques ne devrait pas être utilisé dans ceux destinés aux fesses des tout-petits, confirme l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). L’Agence cite également une étude qui suggère des effets perturbateurs endocriniens chez les femmes en âge de procréer et recommande que ce phénomène soit mieux étudié.

Conservateur fréquemment utilisé, le phénoxyéthanol présente à certaines doses des effets toxiques, c’est pourquoi « Que Choisir » le considère comme un ingrédient indésirable dans les produits pour les tout-petits. Les moins de 3 ans sont en effet particulièrement à risque compte tenu de leur poids et de la pénétration possible des produits, notamment via le siège potentiellement irrité, lors du change. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a donc recommandé, dans un avis publié en 2012, de ne pas l’utiliser dans les produits destinés au siège et de limiter sa concentration à 0,4 % (au lieu de 1 % en général) dans tous les cosmétiques utilisés chez les enfants en bas âge.

Mais les experts européens, eux, ne partagent pas cette analyse : selon un avis publié en 2016 par le SCCS (Scientific Committee on Consumer Safety, Comité scientifique sur la sécurité des consommateurs), la concentration de 1 % est sûre pour toutes les populations et il n’y a pas lieu de faire une exception pour les tout-petits. Face à cette querelle d’experts, nous avons décidé de continuer à tenir compte de l’avis de l’ANSM dans notre évaluation des produits cosmétiques, que ce soit à l’occasion de nos tests ou dans notre base de données (disponible également sur notre application QuelCosmetic). La filière cosmétique n’a pas manqué de nous le reprocher, estimant sans doute que le dernier qui parle a forcément raison.

Pourtant, un nouveau rapport publié par l’ANSM nous conforte dans ce choix. Le groupe d’experts mandaté par l’Agence a repassé au crible les publications scientifiques et, surtout, a tenu compte des connaissances acquises grâce à un récent travail de recherche sur l’exposition des consommateurs aux produits cosmétiques. Selon cette étude, les parents utilisent pas moins de 5 produits cosmétiques en moyenne sur leurs enfants de moins de 3 ans. Typiquement, un nettoyant cheveux et corps, un lait hydratant, une eau lavante pour le siège, une crème pour le siège et des lingettes. Les produits pour le siège en général et les lingettes en particulier représentant une part importante de l’exposition au phénoxyéthanol, l’ANSM maintient sa recommandation de ne pas utiliser cet ingrédient dans ces produits.

Enfin, le groupe d’experts attire l’attention sur une autre population, celle des femmes en âge de procréer. L’étude Pélagie, qui observe les liens entre perturbateurs endocriniens et santé maternelle et infantile, a montré une association entre la concentration du principal métabolite du phénoxyéthanol et l’allongement du délai nécessaire pour concevoir, entre autres. On ignore s’il s’agit d’un lien de cause à effet mais si ces résultats étaient confirmés, cela remettrait en cause l’évaluation du risque pour les adultes.

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