Camille Gruhier
Prise en main
Des smartphones simples et pas chers, voilà la promesse de Kazam. La marque, créée il y a six mois au Royaume-Uni, se lance en France avec une gamme de 7 modèles vendus entre 79 et 200 €. Nous avons pu essayer l’un d’entre eux, le Thunder Q4.5, pendant quelques jours. Voici nos premières impressions avant notre test en laboratoire.
Kazam ne fait pas dans la demi-mesure. Pour le lancement de son activité en France, la marque anglaise a présenté non pas un smartphone, mais une gamme complète. Pour les vendre, elle a structuré un réseau de partenaires distributeurs physiques (Tél and com, Vivre Mobile, Carrefour) et en ligne (Cdiscount). Kazam s’est aussi allié à un professionnel du service après-vente, SBE, pour peaufiner sa politique « centrée autour du consommateur » (lire encadré). Une stratégie à mille lieues de celle de Wiko, première marque low cost grand public, qui avait préféré les méandres d’Internet pour démarrer son activité.
Trois modèles seront disponibles à partir du 13 février dans les boutiques Tél and com : le Trooper X4.5 (129 €), le Trooper X5 (179 €) et le Thunder Q4.5 (169 €). Les autres arriveront d’ici avril. Point commun à tous ces modèles : ce ne sont pas des bêtes de course. Ils sont juste censés remplir simplement les fonctions d’un smartphone pour qui ne veut pas se ruiner.
Des composants en accord avec le prix
Avant de publier les résultats de nos tests en laboratoire, nous avons pris en main quelques jours le Thunder Q4.5. Premier constat : les finitions sont soignées, le smartphone inspire donc plutôt confiance. Comme beaucoup d’autres vendeurs de smartphones pas chers, Kazam propose deux emplacements de carte SIM pour gérer simultanément deux lignes. Une mode assez curieuse, mais pourquoi pas : qui peut le plus peut le moins. Un port de carte Micro SD permet heureusement d’augmenter l’insignifiant stockage interne (4 Go au total, 2 Go disponibles), premier signe d’un smartphone construit à l’économie.
Ce constat se poursuit lorsqu’on allume le téléphone : l’écran de 4,5 pouces a une définition limitée (FWVGA 480 × 854 pixels) qui laisse apparaître les pixels, mais s’avère suffisant pour qui n’est pas tatillon. D’autant qu’il est assez réactif. D’une manière générale, le prix serré du smartphone reflète ses composants, plutôt corrects mais loin, évidemment, des appareils plus haut de gamme comme le Samsung Galaxy S4 ou l’iPhone 5S. Le Thunder Q4.5 intègre un capteur photo de 8 Mpixels et l’appareil offre des options appréciables (autofocus, mode panorama, vidéo 720p, etc.). Nos tests en laboratoire permettront de juger la qualité des prises de vue. Parmi les nombreux critères passés au crible, nous mesurerons également l’autonomie de la batterie (1 800 mAh). Le processeur n’a rien de ridicule sur le papier (quatre cœurs, 1,3 GHz), il permet en tout cas d’utiliser l’appareil confortablement pour naviguer sur Internet ou regarder un film.
Maladresse logicielle sans gravité
Le Kazam Q4.5 fonctionne avec le système d’exploitation Android, de Google, version Jelly Bean (4.2.2). Là aussi, sans être la plus récente (elle date de février 2013 alors que la dernière, Android KitKat, est déployée depuis quelques semaines), l’interface n’a rien d’obsolète et remplit parfaitement son rôle. Nous avons toutefois relevé de petites maladresses, comme par exemple la rubrique « fond d’écran », présente deux fois dans les menus avec des options différentes. Une mise à jour logicielle réglerait le problème. Particularité de cette interface, l’intégration de l’application Kazam Rescue, qui permet aux opérateurs du service après-vente de prendre la main sur le smartphone du client en cas de problème. Pour le reste, Kazam s’est fait une religion de dépouiller le système de toute application inutile : pas de jeu ni de podomètre installé par défaut, comme c’est souvent le cas chez les concurrents. Évidemment, les habituelles applications Google sont, elles, bien présentes : le Google Playstore pour télécharger des applications, Gmail, Youtube pour les vidéos, Google Maps pour se repérer sur un plan, etc. C’est l’inébranlable contrepartie à la gratuité du système d’exploitation.
Aucun des smartphones Kazam n’est compatible avec les réseaux 4G, à l’exception du Thunder Q5.0, qui sortira en avril. Voilà sans doute le plus gros reproche que l’on pourrait adresser à cette gamme d’appareils qui, sans prétention, pourra probablement suffire à la majorité des consommateurs. Nos tests devront bien sûr valider leur bonne tenue technique.
Le SAV, une promesse clé
Michael Coombes, le patron de Kazam en France, a insisté sur ce point lors de la présentation de la marque à la presse : la satisfaction du consommateur est une priorité. Quelle marque dirait le contraire ? Ces belles paroles, nous les avons entendues des milliers de fois. Kazam propose toutefois deux services intéressants. Pendant douze mois après l’achat, il promet de remplacer l’écran du smartphone en cas de casse (l’écran des appareils Kazam est assez bas de gamme, d’où la possibilité de s’engager sur ce point…). L’autre innovation vient de l’application Kazam Rescue, qui permet à un opérateur de prendre le contrôle du téléphone en cas de problème. Pour en profiter, il faut créer un compte en ligne, dont l’interface, malheureusement, est en anglais. Autre limite, la hotline emploie pour l’instant 5 personnes, pas plus. Mais elle est basée à Metz, elles parlent donc français… Seule la confrontation avec les vrais consommateurs permettra de juger de l’efficacité du SAV. Que Choisir sera comme toujours à votre écoute en cas de problème.
Ouverture de la hotline du lundi au vendredi de 9 h à 18 h, tél. : 01 57 32 40 49.
La gamme Kazam: deux familles et toutes les tailles
Trooper X3.5, 79 €
Trooper X4.0, 99 €
Trooper X4.5, 129 €
Trooper X5.0, 179 €
Trooper X5.5, 169 €
Thunder Q4.5, 169 €
Thunder Q5.0,
La référence correspond à la taille de l’écran : Trooper X3.5 = écran de 3,5 pouces.