ACTION UFC-QUE CHOISIR
Nintendo

L’UFC-Que Choisir dépose sa première plainte pour obsolescence programmée

Dans le cadre de son combat contre l’obsolescence organisée, et après avoir analysé les manettes Switch dans le cadre d’un test laboratoire, l’UFC-Que Choisir porte plainte auprès du Procureur de la République, ce jour, contre Nintendo pour obsolescence programmée.

Après la dénonciation par l’UFC-Que Choisir des dysfonctionnements affectant les manettes Switch en novembre dernier, plus de 5000 consommateurs se sont manifestés auprès de notre association, en seulement 48h, pour dénoncer la même panne récurrente du « Joy-Con Drift » touchant leurs manettes de la console Nintendo Switch : la manette subit des mouvements fantômes inopinés, qui empêchent les consommateurs d’utiliser correctement leur console de jeux.

Des témoignages persistants malgré les engagements de Nintendo

En janvier 2020, suite à l’intervention de notre association, le PDG de Nintendo France s’est engagé à réparer les manettes sans difficultés, même hors garantie.

Pourtant, les signalements ont continué d’affluer auprès de l’association. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 65 %  des consommateurs victimes ont constaté cette panne moins d’un an après l’achat des manettes. Elle apparaît quel que soit le profil ou l’âge du joueur, même en jouant moins de 5h par semaine. 25 % des consommateurs ont même vu la panne survenir dans les 6 mois après l’achat, malgré la faible utilisation de la console.

Une expertise en laboratoire nécessaire

Devant l’ampleur des plaintes, l’UFC-Que Choisir a fait diligenter une expertise sur plusieurs manettes défectueuses, plus ou moins récentes, afin d’analyser l’origine de cette panne.

Les experts ont relevé que des modifications ont été réalisées par Nintendo dans la conception de ses manettes, il y a quelques mois, mais pas sur le problème à l’origine des pannes.

Alors que Nintendo était informée de ce dysfonctionnement, le géant nippon a choisi de ne pas intervenir sur les composants sujets à cette panne.

En effet, dans l’ensemble des échantillons analysés, les experts sont unanimes. Deux causes sont (plus que vraisemblablement) à l’origine de la panne :

  • une usure prématurée des circuits imprimés ;
  • un défaut d’étanchéité qui entraine une quantité inquiétante de débris et poussières au sein du joystick, dont l’origine paraît être à la fois interne et externe.

L’inertie de Nintendo face à ce dysfonctionnement

Les excuses du PDG de Nintendo, prononcées en juillet dernier, ne trouvent donc pas de traductions concrètes. La société continue de vendre des manettes qui ont vocation à tomber en panne avant la fin de la première année d’utilisation, en connaissance de cause.

La nature de la panne, sa fréquence d’apparition auprès des joueurs, la durée de vie limitée de ces produits, et l’inertie de Nintendo pourtant informée du dysfonctionnement… sont autant de caractéristiques qui indiquent que Nintendo s’adonne à des pratiques d’obsolescence programmée.

Echanger ou réparer des produits, qui ont une probabilité non négligeable de tomber à nouveau en panne sous un an, ne peut être qu’un remède provisoire. Le dysfonctionnement étant connu depuis 3 ans, il est indispensable que le géant nippon suive désormais un scénario curatif plutôt que correctif.

Alors que Nintendo fête le 35ème anniversaire de son personnage mythique « Mario », il est important de rappeler que l’expertise acquise au cours de ces années doit être mise au service des consommateurs. Il serait ironique de constater que le père du célèbre plombier ne parvienne pas à colmater un problème d’étanchéité de ses manettes…

Déterminée à ce que Nintendo revoit la fabrication de ses manettes pour éviter l’apparition quasi systématique de cette panne, l’UFC-Que Choisir porte donc plainte ce jour auprès du Procureur de la République de Nanterre.

Dans cette attente, l’UFC-Que Choisir invite les consommateurs à contacter le service après-vente de Nintendo pour obtenir la réparation gratuite de leur manette défectueuse. Un guide, étape par étape, est disponible sur notre site quechoisir.org. L’UFC-Que Choisir met à disposition des consommateurs un formulaire permettant de signaler un refus de prise en charge gratuite de la réparation des manettes.

Plus largement, pour aider l’UFC-Que Choisir dans sa lutte contre l’obsolescence organisée, notre association appelle les consommateurs à signaler leurs appareils devenus trop vite usés via son « observatoire des pannes ».

Droit de réponse du 19 novembre 2020

La société Nintendo France prend acte de l'annonce faite par l'association UFC Que Choisir du dépôt d'une plainte auprès du Procureur de la République de Nanterre le 22 septembre dernier sur le fondement d'une pratique alléguée d'obsolescence programmée, concernant les manettes Joy-Con des consoles Nintendo Switch. Nintendo réfute fermement cette allégation et souhaite apporter les réponses suivantes.

Nintendo France est informée que certaines manettes Joy-Con peuvent rencontrer des dysfonctionnements liés à leur joystick analogique. A sa connaissance, ces situations ne concernent toutefois qu'une proportion extrêmement faible des manettes Joy-Con en circulation en France (environ 1 % depuis trois ans).

L'idée d'une pratique d'obsolescence programmée est d'autant plus infondée que Nintendo France a mis en place une politique au sein de son service après-vente consistant à examiner de façon ouverte et clémente les réclamations de consommateurs liées à ce dysfonctionnement, y compris lorsque la garantie commerciale de Nintendo était déjà expirée.

Nintendo France a par ailleurs décidé en 2019 d'étendre la durée de sa garantie commerciale à 24 mois afin de simplifier encore davantage la prise en charge sous garantie en cas de dysfonctionnement.

Au cours des deux dernières années, le taux de prise en charge (c'est-à-dire de réparation gratuite) par le SAV de Nintendo France a d'ailleurs été légèrement supérieur à 90% en moyenne en ce qui concerne ce dysfonctionnement, ce qui contredit frontalement les allégations d'obsolescence programmée portées par l'UFC Que Choisir devant la Justice.

Nintendo attache une importance toute particulière à la grande qualité, à la durabilité et à la robustesse de ses consoles et accessoires, et le groupe a toujours été réputé pour proposer des produits fiables et innovants aux consommateurs, à l'instar de sa console Nintendo Switch.

Le succès des consoles Nintendo repose sur l'engagement constant de toutes ses équipes, pour lesquelles l'une des principales priorités réside dans l'amélioration continue de la qualité des produits afin de garantir aux consommateurs la meilleure expérience du jeu dans la durée.

L'idée selon laquelle Nintendo aurait délibérément cherché à raccourcir le cycle de vie de ses produits est non seulement dépourvue de fondement, mais va à l'encontre même de l'esprit qui anime depuis toujours le groupe Nintendo. En témoigne la durée de vie exceptionnellement longue de ses consoles de générations précédentes telles que la Nintendo Wii et la Nintendo DS, qui restent plébiscitées par certains consommateurs.

Dans ces circonstances, Nintendo regrette que l'UFC Que Choisir ait fait le choix de médiatiser ses démarches et accusations sans juger utile de vérifier ou même de questionner Nintendo sur les constatations des « experts » diligentés par elle et dont Nintendo ignore tout à ce stade.

Nintendo conteste donc fermement les accusations portées contre elle par l'UFC Que Choisir et apportera sereinement son concours à toute investigation qui serait menée à ce sujet.

Enfin, Nintendo invite les consommateurs à contacter son service après-vente (www.nintendo-sav.fr) en cas de dysfonctionnements afin que les réparations des produits Nintendo soient effectuées dans les meilleures conditions possibles.

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