Résultats du questionnaire sur l'eau mis en ligne sur le site www.quechoisir.org
Publié le :
15/12/2003
L'UFC-Que Choisir a diffusé à partir du 21 octobre 2003 un questionnaire par son réseau d'associations locales et son site Internet. Au 21 novembre, 3929 personnes y avaient répondu. Parmi eux, 76,5% reçoivent une facture pour leur consommation d'eau. Le service de distribution de l'eau potable est en régie pour 36% des interrogés, assuré par un distributeur privé pour 58,1% (5,8% ne savent pas).
1. Un sujet qui concerne tout le monde
En seulement trente jours, près de 4000 personnes ont donc participé à l'enquête de l'UFC-Que Choisir. Le succès de ce débat témoigne de la forte mobilisation des consommateurs notamment face au prix et à la qualité de l'eau. Quatre années de réflexion sur la politique de l'eau et dix-huit avant-projets avaient permis l'adoption d'un projet de loi en première lecture lors du précédent Gouvernement. Jeté aux oubliettes, malgré l'urgence de réviser la loi sur l'eau de 1992, Roselyne Bachelot a lancé une nouvelle « réflexion » sur le sujet. Y en avait-il vraiment besoin ? Les enjeux politiques et les demandes consuméristes sont déjà bien connues. Vous trouverez ci-après les grandes lignes de l'enquête menée par notre association, qui explicitent les véritables inquiétudes et attentes des consommateurs.
2. Une eau trop chère
66,3% des consommateurs trouvent que l'eau est chère, voire très chère (moins de 4,5% ne la trouvent pas chère). Pour près d'un consommateur sur deux, les coûts sont principalement dus au traitement des eaux usées. Parallèlement, un sur quatre estime que le niveau de prix de l'eau est dû d'abord aux taxes additionnelles de la facture. Ces chiffres témoignent de l'inquiétude des citoyens face à l'envol du prix de l'eau. L'UFC-Que Choisir souhaite que les factures ne reflètent que les mètres cubes d'eau réellement consommés par l'usager, leur traitement et leur assainissement. Dans ce sens, notre association demande, comme 65,5% des citoyens, la suppression de la partie fixe qui va à l'encontre de la transparence des prix, de la lutte contre la précarité et de la cohésion sociale. Ce forfait déguisé n'est pas incitatif aux économies d'eau et permet d'assurer des rentrées financières garanties, voire des provisions pour investissement. De plus, il contribue à pénaliser les ménages au bénéfice des professionnels.
Q1. Diriez-vous que l'eau du robinet de votre domicile est :
Très chère = 20,1%
Chère = 46,2%
Au prix normal = 16,7%
Pas chère = 4,5%
Ne sais pas = 12,5%
Q2. Est-il normal de payer un abonnement au service de l'eau calculé indépendamment de votre consommation ?
Oui = 26,6%
Non = 65,5%
Ne sais pas = 7,9%
Q3. D'après vous, le prix de l'eau dépend avant tout :
Des coûts liés au captage de la ressource = 11,9%
Des coûts liés au traitement de l'eau utilisée = 35,8%
Des coûts liés à la distribution de l'eau potable = 21,6%
Des taxes additionnelles de la facture = 26,6%
Ne sais pas = 4,1%
3. Vers un prix unique de l'eau pour tous ?
76% des personnes interrogées ont vu leur facture d'eau augmenter ces dernières années et 56% considèrent cette évolution injustifiée. Ce constat d'injustice et d'opacité explique certainement que 71% des consommateurs en arrivent à vouloir un prix unique de l'eau en France, comme pour l'électricité. L'UFC-Que Choisir, qui a toujours soutenu que l'eau n'était pas un bien marchand comme les autres, considère que son appropriation par telle ou telle catégorie d'individus n'est pas acceptable. Elle exhorte le gouvernement à mettre en place un système de mutualisation des coûts des services de l'eau au plus vite.
Q4. Ces dernières années, le prix de l'eau indiqué sur votre facture :
A augmenté = 76%
A diminué = 1,7%
Est resté stable = 12,2%
Ne sais pas = 10,1%
Q5. Cette évolution du prix de l'eau vous paraît-elle justifiée ?
Oui = 20,8%
Non = 56%
Ne sais pas = 23,1%
Q6. Le prix du mètre cube d'eau devrait-il être le même partout en France comme le kWh pour l'électricité ?
Oui = 71%
Non = 21,9%
Ne sais pas = 7,1%
4. Information sur la qualité et application du principe pollueur-payeur : deux demandes fortes des consommateurs
73,3% des consommateurs ne se sentent pas informés de la qualité de l'eau qui leur est distribuée ! Pis, 87,3% pensent que le principe pollueur-payeur n'est pas appliqué dans le domaine de l'eau. A titre d'exemple, la pollution par les nitrates doit être, selon eux, entièrement prise en charge par les agriculteurs et les industriels. L'UFC-Que Choisir refuse que les consommateurs continuent de cautionner par leurs impôts les activités polluantes pour ensuite contribuer aux actions curatives de dépollution de l'eau via les différentes taxes et redevances. Elle demande une réforme franche des redevances aux agences de l'eau visant une répartition équitable des charges ainsi qu'une réelle application du principe pollueur-payeur. Ce principe ne doit pas être absent d'une véritable politique de l'eau et d'une future loi sur l'eau.
Q7. Avez-vous le sentiment d'être bien informé du niveau de qualité de l'eau qui vous est distribuée ?
Oui = 26,7%
Non = 73,3%
Q8. Connaissez-vous les agences de l'eau ?
Oui, très bien = 10,8%
Oui, vaguement = 55,5%
Non = 33,7%
Q9. A votre avis, le principe pollueur-payeur est-il respecté dans le domaine de l'eau ?
Oui = 2,3%
Non = 87,3%
Ne sais pas = 10,5%
Q10. Par exemple, la pollution par les nitrates et les pesticides devrait être prise en charge financièrement par* :
Les agriculteurs = 85,2%
Les industriels = 64,2%
Les usagers = 7,9%
Ne sais pas = 4 ,4%
*le total dépasse 100% car la question était à choix multiple