Truffes

Les principales espèces

Publié le : 11/03/2011 

Il existe une soixantaine d’espèces de truffes de par le monde, mais la majorité ne présente pas grand intérêt sur le plan gustatif. Gros plan sur les truffes les plus recherchées.

 

La truffe est le fruit d’un champignon souterrain (mycélium) qui se développe dans les sols calcaires à une profondeur de 1 à 15 cm. Comme tout champignon, ce mycélium ne synthétise pas la chlorophylle. Il est donc contraint de vivre en symbiose avec un arbre nourricier (chêne ou noisetier le plus souvent).

Les truffes d’Europe

En Europe, les plus recherchées et les plus connues sont au nombre de six :

Tuber magnatum, dite truffe blanche d’Alba ou du Piémont, est de loin l’espèce la plus prestigieuse et la plus rare. On la trouve essentiellement dans le Nord de l’Italie et en Croatie. Son parfum intense rappelle celui de l’ail frais et de l’échalote.

Tuber melanosporum vitt, dite « truffe noire du Périgord ». Produit de renommée mondiale, le « diamant noir » recueille tous les suffrages des gastronomes. On la récolte de la mi-novembre à la mi-mars dans le Midi méditerranéen, notamment en Périgord et dans le Quercy, la Drôme et le Vaucluse, mais aussi en Italie et en Espagne. De forme arrondie et légèrement bosselée, sa chair est noire à maturité. Moelleuse et croquante en bouche, elle dégage un très fort parfum d’humus boisé.

Truffe brumale vitt, dite « truffe musquée » en raison de son parfum caractéristique. On la reconnaît grâce à une certaine amertume en bouche et un goût très poivré et peu sucré.

Tuber aestivum vitt, dite truffe Mayenque. On l’appelle aussi truffe de la Saint-Jean ou truffe d’été car elle se récolte de mai à septembre. À la coupe, sa chair à maturité est gris ocre. Moins prisée que sa prestigieuse cousine du Périgord, elle est aussi beaucoup moins chère et présente un agréable parfum de sous-bois et de champignon forestier.

Tuber uncinatum chatin, dite truffe de Bourgogne. Très répandue dans toute l’Europe, elle vit en symbiose avec plus de variétés d’arbres. Sa chair brun foncé est parcourue de fines veines blanches et présente la particularité de dégager des arômes de noisette.

Tuber mesentericum vitt, dite truffe de Lorraine. Elle dégage une odeur de phénol quand elle n’est pas mûre. À maturité, ce parfum devient agréable, avec des arômes de réglisse et d’amande.

La truffe chinoise

Importée massivement en France depuis une vingtaine d’années, la truffe de Chine ressemble comme deux gouttes d’eau à la truffe du Périgord. Mais son goût est des plus décevants. Pour éviter les risques de confusion entre les deux espèces, le nom commun « truffe de Chine », complété par son nom latin (« Tuber indicum »), doit être clairement spécifié sur l’étiquetage. Mais vu son prix très bas (20 euros le kilo au prix de gros), il est tentant pour les commerçants sans scrupule de la faire passer pour de la « vraie ». D’autant que, mélangée dans un bocal à de la melanosporum, la truffe chinoise en capte facilement le parfum. Une autre tromperie consiste à l’utiliser comme ingrédient dans les plats tout préparés en ajoutant de l’arôme synthétique. Difficile pour le consommateur de se prémunir contre ces dérives. Toutefois, lorsqu’une truffe est vendue entre 100 et 200 euros le kilo, elle risque fort de ne pas venir d’Europe.

Claire Garnier

Rédactrice technique